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L’édito de Dominique Gobert : Adieu, l’ami…

Jusqu’au bout, Maggy Abitbol et ses enfants ont cru que Claude, son mari, ses fils, allait, comme il l’avait fait de nombreuses fois au cours de sa vie, remporter la bataille face au virus. Pour une fois, il a échoué. La famille du tourisme est en deuil. Je suis triste…

Nous nous sommes rencontrés, Claude, Maggy (elle était la plupart du temps avec lui) et moi, lors du premier congrès Selectour à Québec, congrès qui avait alors assis leur fils Laurent à la présidence du plus grand réseau de distribution français.

Discrètement, un gentil sourire aux lèvres, il était venu s’assoir au premier rang, juste à côté de moi. Presque timidement, il m’avait demandé si j’acceptais sa présence et murmuré « vous savez, j’aime beaucoup ce que vous écrivez ». Nous nous sommes revus régulièrement, au cours des diverses manifestations de cette profession, échangions souvent sur les grands enjeux de cette profession.

Claude était, j’ai du mal à écrire au passé, ce que l’on appelle un « Monsieur », toujours d’une grande discrétion, toujours aimable. Mais rien ne lui échappait, son œil toujours pétillant.

Maggy et Claude Abitbol

Faut dire que Claude, associé à son frère Gilbert, avait réussi, au fil des ans et d’un labeur acharné, réussi à édifier un véritable empire dans le paysage touristique français. Parce qu’il avait compris, bien avant les autres, que l’industrie du tourisme passait par deux grands principes : production et distribution, indissociables les uns des autres !

Comme le décrivent ses enfants, Laurent, Arnaud et Stéphane, c’était un visionnaire, véritable chef d’entreprise, chef de famille incontestable, incontesté mais d’une telle bienveillance…

C’est en 1965, à Lyon, qu’il posera la première pierre de ce qui deviendra le groupe Marietton. Je lui avais, lors de nos rencontres, posé la question de ce patronyme. Dans un grand sourire, il m’avait répondu que la première agence qu’ils avaient acheté avec Gilbert, son frère, était située rue Marietton à Lyon. « Sur le moment, cela nous a paru une bonne idée », m’a-t-il confié, sous le regard attendri de Maggy, laquelle aura été aussi sa compagne indéfectible. Leurs rapports étaient quasiment fusionnels et j’en profite ici pour adresser à cette femme incomparable toute mon affection profonde.

Avec eux d’ailleurs, j’avais l’impression, parfois fugace, de faire partie de la famille. D’ailleurs, nous avions programmé, dès la fin de ce confinage national, une grande soirée chez eux, à Lyon.

Nous le ferons sans doute un jour, car la vie doit continuer. Mais Claude ne sera plus là, si ce n’est dans nos cœurs.

J’ai encore en mémoire, lors de ce congrès au Canada, le regard ému, attentif, empreint d’une immense fierté qu’il accordait à son fils Laurent lors de ses interventions devant une salle conquise.

C’est à Jérusalem, lors du dernier congrès Selectour, que j’ai vu Claude pour ce qui devait être la dernière fois. Ils étaient assis, Maggy et lui, à une petite table ronde lors du petit-déjeuner, comme deux amoureux qui préfèrent rester dans l’ombre de leur bonheur. A eux. Rien qu’à eux. Ils m’avaient invité à partager, le temps d’une tasse de café, leur bonheur et offert leur amitié.

On ne peut pas oublier des moments pareils.

Maggy, Laurent, Stéphane, Arnaud, je suis content que vous ayez tous pu entourer votre papa une dernière fois et, même si cela ne se fait pas dans un éditorial, je vous embrasse fort, avec toute mon amitié et celle, j’en suis persuadé, de toute cette grande famille du tourisme de France.

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