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L’édito de Dominique Gobert : la libération (des vacances), c’est pas pour tout de suite

Voit-on enfin le bout du chemin ? Pas sûr du tout, malgré l’euphorie qui s’empare de chacun à l’annonce de cette date du 11 mai prochain… jour de la libération ? Côté tourisme, on se prend à espérer. Côté aérien, c’est toujours la grande inconnue.

Pour les professionnels du tourisme, cette semaine aura été marquée, comme pour l’ensemble de la population française, par l’annonce d’un « possible » déconfinage » à partir du 11 mai prochain. Certains se prennent à espérer pouvoir profiter de ces sacro-saintes vacances d’été, ces congés payés qui ont fait la gloire de l’année 1936 !

Sympa de donner de l’espoir de la part de nos dirigeants…. Sauf que personne ne sait rien. Personne n’est capable, et c’est normal, de pouvoir prédire l’avenir. Suffit d’ailleurs de constater les tours de manèges sur les différents plateaux télés et radios de ces experts, contre-experts, spécialistes, politiques et autres billevesées qui s’expriment… sans vraiment savoir.

L’édito de Dominique Gobert : désolé, c’est encore moi !
Dominique Gobert, éditorialiste

Faut pas rêver, ça va être encore long et il va falloir, économiquement, assumer. Et tenir, comme me le confiait un grand patron du secteur.

Pour les voyagistes, agents de voyages ou tour-opérateurs, dont l’activité est quasi nulle, l’avenir est plus qu’incertain. Président Macron l’a bien dit « il n’y aura pas de faillites » ! N’empêche que ces entreprises, petites pour beaucoup, attendent enfin des mesures économiques, promises, notamment l’exonération totale des charges particulièrement. Faudrait que Bercy se remue un peu plus vite.

Mais au moins, une chose est certaine pour les clients. Si défaillances de la part de ces professionnels il y a, ils ne perdront pas l’argent déjà versé… avant la débâcle. Car l’industrie du tourisme en France, très encadrée, pourra, grâce à ses caisses de garantie, rembourser les clients pénalisés. Et, si par malheur, l’APST notamment, la principale source de garantie des clients ne pouvait plus suivre, c’est l’Etat, tutelle de cette association, qui prendrait le relais.

Ce n’est, certes pas la panacée, mais ce serait tout de même moindre mal.

En revanche, et là ça commence à suffire, du côté de l’aérien, on nage en plein délire. Depuis des mois, des milliers de voyageurs, prévoyant leurs vacances ou leurs déplacement, ont réservé et payé, souvent par le biais des agences de voyage, leurs tickets d’aéroplanes.

Or, c’est encore un fait, IATA, cette association improbable de compagnies aériennes, par la voix de son chef, Begougne de Juniac, a bien encaissé les sommes versées. Mais refuse, encore et toujours, de rendre la monnaie ! A l’exception de quelques (trop) rares compagnies.

J’ai beaucoup aimé la « lettre ouverte » émise par mon camarade Jean-Pierre Sauvage, président de BAR, l’association des compagnies aériennes opérant en France, lequel déclare ni plus ni moins, un « droit à l’égalité avec les opérateurs de voyage » notamment grâce à cette ordonnance sur les « avoirs ».

Certes, cher Jean-Pierre, pourquoi pas. Mais l’on oublie de dire que toutes les sommes versées par les clients voyageurs, ces fameux « billets émis non utilisés », les bénus, n’auraient jamais dus être utilisés par les compagnies tant que le vol n’avait pas eu lieu. Jean-Pierre Sauvage oublie également de mentionner le fait que le montant de ces « bénu » ne devrait pas être facturé via le BSP aux agences de voyages. Jean-Pierre, mon ami, oublie également de signaler que, contrairement aux voyagistes, les compagnies aériennes refusent obstinément de créer un fond de garantie, comme notre APST.

Enfin, le président du BAR oublie aussi le travail énorme, quasi herculéen, que représente la gestion pour les agences émettrices de ces billets… perdus ?

Les entreprises de tourisme, dans le monde entier, sont à l’agonie. En France, Air France devrait quand même, si je ne m’abuse, recevoir une aide de l’Etat de 7 milliards d’euros. Payée, ne l’oublions pas, par le contribuable.

Lequel, peut-être, n’aimerait surement pas tout perdre…

 

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