L’édito de Dominique Gobert : et la réinvention… se réinventa

Réinventer le tourisme, pourquoi pas, mais que réinventer ? Comme me disait récemment dans nos colonnes le patron de Kuoni France, Emmanuel Foiry, « le monde d’après ressemble beaucoup au monde d’avant ».

Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de vraie différence. Ecologie, réchauffement climatique et évolution inéluctable de la planète n’empêcheront pas ce besoin de voyager, qu’il soit professionnel ou loisiresque.

Avec quelques adaptations, ou du moins évolutions dans la façon, je remarque d’ailleurs que, dans ce monde « d’après » la « croisière » devient un produit de plus en plus « en vogue » si je puis me permettre cette improbable remarque.

Il en aura fallu du temps pour que le produit « croisière » soit considéré comme une entité à part entière du tourisme, du moins en Europe. Il aura fallu l’obstination de certains armateurs, italiens pour la plupart, – mais c’est peut-être aussi dans leurs gènes (ou Gênes) – pour que, de produit élitiste et réservé aux seniors friqués, les bateaux deviennent de grands (et gros) clubs de vacances ouverts à toutes les couches de vacanciers. A tel point souvent que ces navires sont de véritables concurrents aux traditionnels « clubs » sédentaires.

Club Med, avant d’être chinoa, s’y était essayé, grâce à deux très beaux voiliers, Club Med 1 et 2.

Certains « grands » s’y plongent (désolé) eux aussi. Peut-être ça aussi la « réinvention » prônée par ces experts qui ne vivent qu’en affirmant leur grosse ignorance, pour la bonne raison qu’ils ne savent rien…

Tiens, prenons au hasard, le groupe Accor, ce géant de l’hôtellerie, quasi numéro 1 mondial (et s’il ne l’est pas, il le deviendra sûrement). Qu’annonce Accor ces derniers temps ? Non seulement une envie qui devrait se concrétiser très rapidement dans le secteur du « loisir », pour ne pas dire du tour-operating, mais surtout dans un remarquable investissement vers le produit que je citais plus haut, la croisière.

Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, l’excellent président Bazin, dans la mesure où Accor va mettre en chantier un formidable voilier (et peut-être deux), le plus grand du monde, sous la marque Orient Express ! 

Serait-ce de la réinvention ? J’avoue ne pas trop savoir, mais en tout cas c’est une certaine « adaptation » face aux évolutions du secteur. Pour le reste, je pense fortement que « à chacun son métier » et les vaches seront bien gardées… Pour les prospectives, je les laisse bien volontiers à tous ces experts, dont ceux du « Comité de prospective », théorique membre de ce Comité de filière du tourisme, dont le secteur attend beaucoup.

Et, juste pour finir sur une note positive et drôle, toujours sous le thème de la « réinvention », cette trouvaille relevée par nos camarades de Tom.Travel lors du récent CES de Las Vegas, consacré aux nouvelles technologie « innovantes. Notamment ce projet, développé par la société Skytrack Technology qui a mis au point « un avion propulsé par de l’électricité grâce à un train auquel il est rattaché par un câble ». 

Authentique.

Mais c’est sûrement de la réinvention…