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L’édito de Dominique Gobert : aérien/ferroviaire, une question de gros sous

La guerre du train aura-t-elle (ou pas) lieu ? Il semble que ce soit bien parti, entre SNCF et compagnies aériennes. Tout ça, comme on le souligne dans les Bronzés, « à cause de l’argent ».

Les compagnies aériennes françaises s’en doutaient, Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, l’a fait…

Petit récapitulatif. Il y a peu de temps, engluée dans ses problèmes de retraites, Madame Borne, Première ministre, fait jaillir de son chapeau… 100 milliards d’euros. Destinés à financer la rénovation ? Le développement de notre bonne SNCF ? Bon, après tout pourquoi pas. Seulement, quid de ces 100 milliards ? D’où vont-ils venir ?

Là, mutisme et détournement de têtes. C’était sans compter sur l’astuce et le bon sens (?) de Jean-Pierre Farandou, lequel, lui, a la solution : il suffit de taxer, une fois de plus, le transport aérien et, n’oublions pas, le secteur autoroutier, concurrents historiques et inébranlables du transport ferroviaire. CQFD !

Et, sans vergogne aucune, l’ancien cheminot de déclarer devant les députés de l’Assemblée nationale que cette solution est la meilleure pour le train. Et que, basta, les avions, les voitures, les camions n’ont qu’à payer. Ne dit-il pas face aux députés, afin de justifier ce « financement », « je pense à l’aérien, je pense aux poids lourds et on a aussi les autoroutes qui sont une source de financement importante ».

Comme le relate mon excellent confrère, Farandou n’y va pas avec le dos de la cuillère : « S’il n’est pas financé, ce projet ne se fera pas » Si ces déclarations ne s’apparentent pas à un chantage éhonté, je me demande bien à quoi cela peut-il s’apparenter.

D’autant que le projet envisagé par la SNCF évoque (ça fait mieux et c’est plus tendance) un large volet « écologique, durable », volet pour lequel et depuis longtemps, contribuent tous les acteurs de la mobilité.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Comme l’expriment d’ailleurs le Scara et la Fnam, le transport aérien, taxé, surtaxé et retaxé, contribue « à hauteur de quelque 200 millions d’euros par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et […] il sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024 ».

Ben voyons. Pendant ce temps, la SNCF encaisse des grèves à répétition et supprime des trains que j’appellerais de « proximité » afin de relier les petites bourgades entre elles.

De qui se moque-t-on ? En même temps, n’est-il pas trop facile, de la part de la Première ministre, de lancer « à la volée » une promesse qui n’engage que ceux qui y croient, de 100 milliards d’euros ?

D’autant que, si je ne m’abuse, le transport aérien notamment, ne bénéficie pas de « financement » spécifique et que, hormis Air France, il doit se débrouiller tout seul pour activer son propre développement.

Pas de craintes cependant pour Monsieur Farandou, le contribuable paiera… sans pour autant recevoir le service qui lui est dû !

Tristesse.

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