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Le MICE entame une nouvelle cure d’austérité

Après deux années de reprise, le marché s'est à nouveau contracté. 2012 s'est ainsi soldée sur des dépenses en recul de 4,9 %. Un plongeon lié à la crise et aux mesures d'économies qui en ont découlé, et qui se sont désormais durablement installées. Et 2013 n'offre pas de réelle visibilité.

Les entreprises ont de nouveau coupé dans les budgets MICE l'an dernier. En témoigne la dernière étude Salon Bedouk/Coach Omnium*, qui estime le volume des dépenses à 8,47 Mds E, soit 4,9 % de moins qu'en 2011. Un sérieux coup de frein, alors que le secteur tentait de remonter la pente après avoir touché en 2009 son plus bas historique : -7,8 %. Instabilité géopolitique, élections, contexte économique : de nombreux facteurs ont poussé les entreprises à serrer les cordons de la bourse. Selon l'étude, 60 % d'entre elles ont vu leur activité MICE baisser en 2012, avec un même mot d'ordre : « se réunir utile », les séminaires étant de loin le format le plus plébiscité. Complexes et coûteuses, les conventions sont à nouveau en baisse, quand les incentives purs, jugés « trop festifs » se font rares (10 % des entreprises interrogées en 2012). La nouvelle loi de taxation, entrée en vigueur en 2011, n'aura sans doute pas non plus plaidé en leur faveur.

 

RATIONALISATION DES DÉPENSES

 

L'événementiel a, en revanche, tiré son épingle du jeu, les entreprises ayant davantage occupé le terrain de la communication pour relancer leur activité. Côté organisation, l'étude rapporte que 74 % des entreprises ne passent pas, ou rarement, par une agence spécialisée et qu'elles n'y recourent qu'en cas d'événement complexe. Les mesures d'économies nées de la crise perdurent, parfois « même quand cela n'est pas strictement nécessaire ». Pour des raisons d'image plus que de budget, les entreprises continuent en effet d'éviter toute ostentation. Et certains réflexes sont désormais ancrés dans les moeurs : négociation du prix, suppression des activités périphériques (44,5 % en ont réalisé en 2012 vs 75 % en 2006), réduction des distances (seul 1/4 des entreprises réalise des opérations à l'étranger), du nombre de manifestations… Au-delà du contexte économique, ces habitudes laissent à penser que les entreprises ont engagé une démarche de rationalisation de leurs dépenses. Ces arbitrages impactent en tout cas directement l'industrie touristique. Si les hôtels restent le premier lieu d'accueil des manifestations professionnelles, le secteur perd des parts de marchés chaque année. Lieux privilégiés de réception pour 82 % des répondants en 2008, ils ne le restent que pour 61 % en 2012. Ce fléchissement, une première en 21 ans d'analyse, traduit notamment le boom des journées et demi-journées d'études, au détriment des séminaires résidentiels, mais aussi le développement d'une offre de lieux de réception plus diversifiée, en réponse à une forte demande d'originalité… quand les entreprises ne se contentent pas d'organiser leur réunion en interne (9 % en 2010 vs 20 % en 2012). Trop grands au regard du nombre de participants ou pas assez connotés « travail », les centres de congrès, les équipements de loisirs et les parcs à thèmes n'ont, eux, cessé de dévisser depuis 2010.

Quid de 2013 ? Le manque de visibilité et le pessimisme prévalent : 22 % des entreprises interrogées pensent que leur activité MICE sera en baisse et 56 % des organisateurs pensent qu'elle sera identique à 2011, et donc inférieure au niveau d'avant-crise.

 

* Étude réalisée en décembre 2012 auprès de 538 contacts utiles dans les entreprises françaises et étrangères établies en France ciblées organisatrices de manifestations.

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