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Le coût des scanners corporels en question

La décision d'installer ces équipements n'est pas encore prise, mais plusieurs pays les ont déjà adoptés. Qui va payer pour ce dispositif ?

Sous la pression des États-Unis, les scanners corporels se multiplient en Europe, suscitant l'inquiétude des aéroports. Avec ces nouveaux équipements, les plates-formes régionales craignent par exemple une augmentation, à leur charge, des dépenses de sûreté, qu'il leur faudra répercuter peu ou prou sur les passagers. Pas sûr que ces derniers apprécient : « La taxe d'aéroport, qui couvre notamment les frais de sûreté, est passée de 2 à 7,58 E depuis septembre 2001, explique un porte-parole de l'aéroport de Nice. Ces hausses ont certainement eu un impact sur notre compétitivité. » C'est d'autant plus vrai qu'en Europe, « certains États prennent en charge ces coûts », ajoute Jean-Michel Vernhes, président du directoire de l'Aéroport de Toulouse Blagnac. « En France, nous sommes les plus mal lotis », insiste-t-il. Le problème du surcoût posé par les scanners corporels n'est pas le seul à résoudre. « Il faut bien évaluer l'efficacité de cette technologie et vérifier qu'elle permette d'augmenter les débits de contrôle, tout en réduisant les charges de personnel. » Or, pour les aéroports, rien n'est moins sûr. Le nouvel équipement coûterait environ 150 000 E pièce, sans compter les frais d'installation, et nécessiterait aussi du personnel. « Le scanner doit être adopté s'il est plus efficient que d'autres moyens en termes de sûreté et d'impact économique », résume Jean-Michel Vernhes.

 

POUR DES RÈGLES COMMUNES

 

Tout le monde en Europe juge préférable d'établir des règles communes. « Installer des scanners corporels uniquement dans certains pays ou aéroports, « n'a pas de sens », confirme Éric Plaisant, sous-directeur de la Direction générale de l'aviation civile à la sûreté. Ce qui n'a pas empêché la France de mettre en service un scanner corporel depuis un mois à Roissy. Mais elle s'en tient à une phase expérimentale de trois ans, attendant une décision de l'Union européenne, qui doit étudier un rapport sur le sujet au mois d'avril et régler le flou juridique actuel. L'Hexagone ne compte pas suivre des pays comme le Royaume-Uni, qui utilisent leur droit à appliquer des mesures plus strictes que les normes de base communes.

 

734 M$ POUR 1 000 SCANNERS

 

Si l'Union prône la généralisation à toutes les plates-formes, le coût d'un tel dispositif serait alors conséquent. L'installation de 1 000 scanners d'ici à 2011, décidée par les États-Unis, nécessiterait un investissement de 734 M$ (près de 540 ME), tandis qu'au Canada, une hausse des taxes de 2,50 à 9 dollars canadiens (de 1,80 à 6,45 E) par passager est prévue pour financer ces dispositifs. Comme chez leurs cousins d'Amérique, les Français devront-ils payer l'addition ? D'après une proposition de décret adoptée par les députés européens, c'est aux États membres de financer l'intégralité des coûts induits et non aux passagers… Sauf si la mesure doit s'appliquer indistinctement à tous les pays de l'Union européenne.

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