Le Berlin impérial
A l’ombre des tilleuls
Il y a foule ce matin sur Pariser Platz. Illuminée par les rayons rasants d’un soleil d’hiver, la Porte de Brandebourg a retrouvé sa splendeur. Défigurée par le Mur tout proche qui la plaça durant 28 ans au centre du no man’s land, elle est à nouveau le symbole d’une Allemagne unie (ne figure-t-elle pas sur les euros allemands ?). La nostalgie n’est pourtant jamais loin ! Sur la place désormais bordée d’immeubles modernes (dont la décriée ambassade de France), une statue humaine imitant un soldat fait le bonheur des touristes, aux côtés d’un vieux monsieur qui joue de l’orgue de barbarie. En cette froide journée, la longue promenade sur Unter den Linden (Sous les Tilleuls), qui relie la porte de Brandebourg à la célèbre Alexander Platz et sa tour de télévision, est vivifiante. Tout juste l’ambassade de Russie rappelle-t-elle qu’ici, c’était encore la RDA il y a 18 ans. Jadis comparée aux Champs-Elysées, Unter den Linden a toutefois du mal à reconquérir le coeur des Berlinois. Tout comme la perpendiculaire Friedrich Strasse. Terre d’élection des cabarets durant la Belle Epoque, elle est désormais trop propre avec son alignement de bâtiments récents, même si certains sont l’oeuvre d’architectes célèbres, comme Pei ou Jean Nouvel. Gucci y côtoie Lacoste, les hôtels internationaux attendent les voyageurs et pourtant, les trottoirs sont bien vides ! Reste, dans ce Berlin historique, une concentration de monuments rénovés à se faire pâmer le plus blasé des touristes, comme les deux élégantes églises de Gendarmenmarkt qui se font face, ou encore Berliner Dom, l’imposante cathédrale dont le dôme tente de rivaliser avec celui de Saint-Pierre de Rome.
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