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La Réunion : le requin de trop pour le tourisme ?

La recrudescence des attaques depuis deux ans a jusqu’à présent surtout causé du tort au business du surf, mais pas à toute l’activité touristique. La mort, lundi, d’une simple baigneuse risque-t-elle de changer la donne ?

L’attaque de requin de lundi 15 juillet 2013 à La Réunion, qui a causé la mort d’une baigneuse de 15 ans dans la baie de Saint-Paul (nord-ouest de l’île), menace-t-elle le secteur touristique ? Depuis deux ans, la recrudescence des attaques n’a touché que des surfeurs, dont on avait parfois mis en cause l’imprudence.

Conséquence : l'activité surf est moribonde sur l’île, et "sa pratique non encadrée est proscrite", indique Pascal Viroleau, directeur d'Ile de la Réunion Tourisme (IRT). Mais concernant l’attaque récente de l'adolescente, il se veut plus nuancé, rappelant que la baignade reste parfaitement sûre dans les lagons, fréquentés par la majeure partie des touristes.

"Les lagons sont protégés par une barrière récifale, alors que les attaques se produisent dans des zones de mer ouverte", confirme également Sophie Durville, vice-présidente du Club du Tourisme Ile de la Réunion. A l’inverse, "il n’y a quasiment pas de baigneurs dans la baie de Saint-Paul, où s’est produite l’attaque de lundi. Ce n’est d’ailleurs pas considéré comme une plage. Le terrain est abrupt, on est très vite à 2 ou 3 mètres de fond, et l’eau est assez sale, propice aux requins", ajoute Jean-Sébastien Philippe, de l’antenne réunionnaise du bureau d’études Biotope.

Renforcer la communication et l'affichage

En octobre 2012, ce dernier a remis au Conseil régional de l’île un rapport sur le "risque requin" dans lequel il listait un certain nombre de préconisations. "Il faut surtout mettre le paquet sur la communication, les affichettes, les panneaux", insiste-t-il.

C'est justement ce que s'apprête à faire l'IRT. "Nous allons diffuser à 150 000 exemplaires une brochure de 20 pages, présentée la semaine dernière aux professionnels locaux du tourisme, qui délivre toutes les consignes de prévention", explique Pascal Viroleau.

Pour le reste, plusieurs mesures préconisées par le cabinet Biotope sont progressivement mises en place. La région a notamment débloqué une enveloppe budgétaire pour le développement des technologies innovantes de surveillance acoustique sur quatre lieux de baignade de l'île. En revanche, une partie du dispositif des vigies-requins, mises en place dans certaines zones propices au surf, a été suspendue faute de financement. Quant aux filets de protection, ils existent autour de deux plages ne disposant pas de barrière récifale.

Les TO prudents

Du côté des TO de métropole, on reste pour l’instant prudent. "Les précédentes attaques n’ont pas eu de conséquences sur les réservations, et depuis hier après-midi, nous n’avons reçu aucune demande d’annulation, indique René Thibaut, directeur commercial de TUI France. Mais ce n’est pas la haute saison en ce moment. Il est trop tôt pour dire si le fait que le requin ait attaqué un nageur et non un surfeur pourrait avoir un impact sur les ventes".

Après une excellente année 2011 pour le tourisme réunionnais, la fréquentation a reculé en 2012 de 5,3%, soit une perte de 25 000 visiteurs. La baisse a été particulièrement forte sur le tourisme d’agréments (vacanciers), de l’ordre de -9%. D’après l’Insee, la fréquentation hôtelière a encore reculé de 4% au premier trimestre 2013.

Chez les TO, la Réunion a fait partie des flops de l’été 2012 (-23%) et de l’hiver 2012-2013 (-20%), selon les données du Ceto. De mauvaises performances attribuées par l’IRT à la réduction de l’offre aérienne au départ de province. Le Ceto a en revanche enregistré une nette remontée des résas sur la période de mars à mai, à +15%.

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