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La peste ou le choléra ?

Les Français ont certes pris l’habitude de voir les compagnies aériennes sortir de piste depuis quelques années ! Mais, une fois encore, l’attitude des responsables d’Air Bourbon, liquidée cette semaine, entache l’ensemble de la profession. En obtenant le blocage des versements du BSP, le Snav a certes fait le maximum. Mais, à l’inverse d’Air Lib ou d’Aéris, les passagers d’Air Bourbon avaient pour la plupart payé leurs billets il y a tr

Les Français ont certes pris l’habitude de voir les compagnies aériennes sortir de piste depuis quelques années ! Mais, une fois encore, l’attitude des responsables d’Air Bourbon, liquidée cette semaine, entache l’ensemble de la profession. En obtenant le blocage des versements du BSP, le Snav a certes fait le maximum. Mais, à l’inverse d’Air Lib ou d’Aéris, les passagers d’Air Bourbon avaient pour la plupart payé leurs billets il y a très longtemps. Les sommes en jeu – plusieurs millions d’euros – ne sont donc plus entre les mains du BSP, mais ont rejoint les caisses d’Air Bourbon depuis plusieurs semaines… et se sont envolées. Seulement 20 à 25 % pourront sans doute être récupérés. Du coup, c’est toute la communication du Snav qui s’écroule. Pour les défaillances précédentes, le syndicat s’était fait fort de rappeler que le client était protégé dès lors qu’il achetait son billet en agence. Cette fois-ci, il ne pourra pas tenir cette promesse. De deux choses l’une : soit les agences ne rembourseront que partiellement (voire pas du tout) leurs clients, en fonction des sommes qu’elles récupéreront, au risque de dégrader un peu plus leur image, soit elles feront un sérieux geste commercial en prenant à leur charge le dédommagement. Et dégraderont leurs résultats. Bref, elles vont devoir choisir entre la peste et le choléra !

Cet énième scandale rappelle combien il est urgent de mieux protéger les passagers. Etonnement, la loi de 92 a renforcé la responsabilité des agences pour la vente de forfaits. Mais les compagnies sont passées au travers, qu’il s’agisse de retards, surbookings ou défaillances ! Les choses sont heureusement en train de changer. Dès le printemps 2005, les indemnités pour les passagers surbookés seront considérablement augmentées. Le ministre des Transports entend désormais se pencher sur les problèmes en cas de faillite. Il était temps. Un projet de caisse de garantie fut classé sans suite en 2001… sous la pression des transporteurs. Depuis, les compagnies tombent comme des mouches, et pas seulement en France. Voilà qui devrait enfin obliger l’Union européenne à prendre le taureau par les cornes…

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