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La Birmanie, confrontée à une sous-capacité hôtelière

Plus d’un million de touristes ont été accueillis en 2012. Une croissance de 30 % difficile à absorber et qui pose des problèmes d’organisation aux voyagistes.

La Birmanie vient de publier ses chiffres de fréquentation pour 2012 : un million de touristes (+30%), dont 30 000 Français. « Cela représente 2 500 pax d’après les chiffres Ceto. En pourcentage de croissance c’est beaucoup, mais en absolu, c’est beaucoup moins que l’Inde », relativise Olivier Schiffert, directeur de la production chez Asia. L’ouverture du régime militaire promet toutefois au pays un bel avenir touristique. Mais cette croissance reste limitée par une capacité hôtelière nettement insuffisante, qui a entraîné une flambée des prix, et pose de sérieux problèmes d’organisation aux voyagistes.

« Il y a clairement un problème de capacité », confirme Christophe Sentuc, directeur de Terre Voyages, pionnier sur la destination. Avec la fin du boycott commercial, les touristes anglais et américains sont de retour. Les perspectives de croissance attirent de nombreux hommes d’affaires et diplomates. Résultat, les quelques hôtels de standing international, notamment à Rangoon, ont multiplié leur prix par 2 ou 3, certains étages étant entièrement occupés par des entreprises ou des services consulaires.

DE NOUVELLES LIGNES AÉRIENNES ?

« L’essentiel des flux est concentré entre Rangoon, Pagan, le Lac Inlé et Mandaley. Et il n’y a qu’une seule porte d’entrée, Rangoon, qui concentre les problèmes de disponibilité. Pour les groupes on peut s’engager à l’avance, avec des acomptes. Mais en individuel c’est plus compliqué », explique Olivier Shiffert. Certains ont même abandonné les circuits en individuel, à l’exception du haut de gamme. Pour être sûr d’avoir quelques disponibilités, des voyagistes se sont déplacés « avec leurs chéquiers », explique un observateur, « car il est arrivé que des chambres réservées aient été vendues à d’autres plus chères ». « C’est la loi de l’offre et de la demande. Les Birmans ont longtemps vécu au jour le jour. Ils n’ont pas encore l’habitude de travailler sur le long terme », ajoute Christophe Sentuc.

Une situation qui devrait encore durer au moins deux ans, le temps de construire les hôtels promis. De nouvelles lignes aériennes qui permettraient d’éviter de rentrer et de sortir par Rangoon pourraient également ouvrir. Quant au développement d’infrastructures, elles dépendront du bon vouloir des militaires et de leurs proches, qui contrôlent l’essentiel de l’économie. Comme le note l’ONG Info Birmanie, le gouvernement utilise encore un double système de taux de change qui lui permet de détourner des milliards de dollars des caisses de l’État vers des comptes à Singapour ou en Asie. Dans un tel contexte, difficile de penser que ce boom touristique profitera avant tout au peuple birman.

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