L’Europe laissée pour compte de la croissance touristique
Pour 2012, l'étude du WTTC prévoit une croissance des dépenses touristiques de 2,8 % au niveau mondial mais une stagnation dans l'Union Européenne en raison de la crise de la dette.
La crise de la dette aura-t-elle raison de la croissance du tourisme dans l'Union Européenne ? D'après l'étude présentée par le WTTC (World Travel and Tourism Council), les dépenses touristiques devraient progresser de 2,8 % en 2012 au niveau mondial et dépasser les 2 000 milliards de dollars. Une seule région enregistrera une régression : l'Union Européenne (-0,3 %).
2012, SOUS LE SIGNE DE LA PRUDENCE
L'Asie affichera encore la plus forte croissance (+ 6,7 %), notamment grâce au tourisme domestique en Chine et en Inde, suivie de l'Amérique Latine (+ 6,5 %). La progression sera plus modérée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, bien que la région « montre des signes de reprise ». Les dépenses des visiteurs étrangers, après une chute de 30 % en Égypte et de 37 % en Tunisie sur l'année 2011, devraient repartir à la hausse, respectivement de 7 % et 11 % cette année. Sur le long terme, la montée en puissance des pays émergents soutiendra la croissance du secteur autour de 4 % par an jusqu'en 2020. Mais en 2012, comme l'explique Dabid Scowelli, président du WTTC, « les consommateurs vont probablement rester prudents, particulièrement dans les pays européens où des programmes d'austérité sont mis en place ».
Les analystes prévoient en effet une récession dans huit pays de l'Union Européenne, notamment en Italie, en Grèce, ou en Espagne. Pour l'ensemble de la zone euro, la Banque Central Européenne annonce une croissance du PIB 2012 située entre (- 0,5 %) et (+ 0,3 %). Or, en Europe, 58 % des dépenses touristiques sont liées au marché intérieur. Dans le détail, le tourisme d'affaires chutera de 0,8 % alors que le tourisme de loisirs, trois quart des revenus, affichera une légère progression de ( + 0,1%).
Ce climat économique inquiète les professionnels du secteur, notamment en France : les touristes venant de l'UE représentent en moyenne plus de 70 % des nuitées dans le pays. Sur l'outgoing, les prévisions ne sont pas plus encourageantes. « Sur mai et juin, ce n'est pas facile et il y a peu de visibilité pour l'été, explique René Mark Chikli, président du Ceto. L'an dernier, le long courrier avait rattrapé la saison. Cette année, cela va être difficile. Nous sommes plutôt dans les perspectives annoncées par le WTTC ».
Dans ce contexte de crise, certains marchés continuent toutefois à progresser. Le Club Med affiche une hausse de 9 % de sa clientèle sur les villages 4 et 5 tridents au premier trimestre et des perspectives « encourageantes ». Le haut de gamme, dans l'hôtellerie comme chez les tour-opérateurs, ne parait pas touché.
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