L’Egypte prépare sa relance
Soutenue cet hiver à grand coup de promotions, l’Egypte termine l’année 2005 sur une fréquentation en hausse. Le pays multiplie les initiatives pour redoubler d’attraits en 2006.
Avoir les promotions qui fleurissent en masse depuis un mois, on a compris que l’Egypte fait un four cet hiver. Les TO, forts de l’excellente saison hivernale précédente, ont semble-t-il sous-estimé l’impact négatif des attentats et des crashs aériens des derniers mois et placé la barre bien trop haut en termes d’engagements. Accusant des prises de réservation en baisse de 40 % en moyenne alors que démarre la haute saison, tous ont réduit la voilure et soutiennent actuellement leurs ventes par des prix attractifs.
Meilleur indicateur des difficultés de la destination, Etapes Nouvelles (leader en Egypte) donne le la en proposant jusqu’à fin janvier (sauf vacances de Noël) une remise de 100 E sur tous ses forfaits. Le TO a malgré tout conservé son plan de vol depuis la province (sauf Bordeaux, Metz/Nancy et Nice). Fram, avec des formules deux pour le prix d’un, tout comme STI Voyages (qui investit dans une campagne de publicité à Toulouse pour promouvoir ses départs régionaux), Jet tours qui consent des ristournes jusqu’à 200 E sur cinq de ses croisières, Rev.Vacances ou encore Djos’Air (qui a resserré ses tarifs de 100 à 200 E en novembre et décembre), sont dans la même logique promotionnelle. En espérant que le trou d’air sera passager et que les vacances de février se vendront au prix fort.
Le groupe Accor, qui possède 21 hôtels en Egypte (4 380 chambres), a en tout cas pris les devants pour assurer ses remplissages en signant un partenariat avec Mille et Un Soleils. Le TO s’apprête à lancer une programmation Egypte qui sera accessible en ligne dans un premier temps (sur son site professionnel et surtout sur les sites de ses partenaires.com, Expedia, Lastminute… entre autres). Le jeune voyagiste a déjà fait ses preuves en Tunisie, en remplissant les Coralia sur le même principe.
Une année tout juste nuancée
Côté égyptien, on a pris la mesure des difficultés mais 2005 est loin d’être une année catastrophique, tout juste est-elle nuancée. De janvier à octobre, le pays des Pharaons a en effet accueilli 7, 2 millions de touristes étrangers (+5,1 % par rapport à 2004). L’Europe enregistre une croissance de 6 %, due au marché britannique et… français. Avec 434 058 visiteurs, la France fait 12,3 % de mieux qu’en 2004 quand l’Italie (très éprouvée par les attentats de Sharm el-Sheikh en juillet) chute de 20,3 %. C’est en fait depuis la rentrée que le fléchissement est le plus patent (-16,9 % en septembre et -8,8 % en octobre pour les Français). Et la tendance pourrait s’accentuer pour le début de l’hiver. Les Britanniques continuent en revanche à soutenir la fréquentation (+44,3 %).
La fin des micro-compagnies
Pour repartir de l’avant, l’Egypte vient de confier son budget communication à DDB International, qui livrera sa première campagne début 2006. Quatre millions de dollars seront investis sur le marché français l’an prochain. En attendant, l’Office de tourisme a ressorti la campagne de l’an dernier et prépare des actions communes avec les TO.
D’autre part, le ministre du Tourisme égyptien a annoncé un train de mesures : une campagne de sensibilisation au tourisme auprès des Egyptiens, une nouvelle classification hôtelière d’ici à six mois, des aides financières pour les vols charters, le report au 1er juin 2006 de l’augmentation de 25 % du prix des entrées dans les sites, et l’ouverture du ciel égyptien. Trois transporteurs seraient en cours de création, dont l’un par le groupe égyptien Travco (dont TUI est actionnaire à 50 %), qui disposerait d’une trentaine d’avions. Ils sonneraient le glas des micro-compagnies, qui polluent l’image de la destination depuis le crash de Flash Airlines.
