J-P Mas : Je ne veux pas d’un Snav sur la défensive !
C’est un Jean-Pierre Mas soucieux de montrer un Snav efficace qui a dressé ce matin le bilan de son année à la tête du syndicat. Un outil d’autodiagnostic des agences sera lancé cet automne sous son impulsion.
Pas d’annonces spectaculaires, ce jeudi, dans les locaux du Syndicat national des agents de voyages de la part de son président Jean-Pierre Mas, mais la volonté affichée pour ce dernier de se placer en rupture, mais en douceur, avec "l’ère Colson".
Priorité est donc donnée au dialogue avec les autres institutions (Seto, APST, ANAé, UMIH,etc.) et à la reconquête des adhérents. "Je ne suis pas un homme de conflits, et le passé ne m’intéresse pas, précisait ainsi Jean-Pierre Mas lors d'un point presse. Je ne veux pas faire du Snav un syndicat sur la défensive. (…). Il nous faut séduire de nouveaux adhérents, en prouvant l’efficacité de nos actions". Concernant ces adhérents, au nombre de 1287 à date, l’objectif est d’atteindre 1 300 en fin d’année. Pas suffisant, selon Jean-Pierre Mas, qui souhaite s’inscrire dans une stratégie de reconquête.
Trois grands leviers stratégiques
L’économie, la compétitivité des entreprises, et le politique sont les trois principaux volets sur lesquels s’appuient les actions du syndicat.
Concernant l’économie, les accords négociés avec la SNCF et Air France ont permis, selon le président, d’atteindre un équilibre acceptable. A propos de la compagnie aérienne, Jean-Pierre Mas s’est félicité d’avoir obtenu une compensation financière pour les agents de voyages suite à la grève Air France.
Sur le dossier de la SNCM, le Snav a obtenu la garantie du paiement des billets en cas de liquidation judiciaire de la compagnie maritime, pour qu’il n’y ait pas de perte de chiffre d’affaires pour les agents de voyages.
Pas d’impasse ce matin sur le sujet de la garantie financière et de l’APST, qui avait fait l’actualité en novembre dernier. Et Jean-Pierre Mas de rappeler l’obligation des professionnels français de se plier à la législation européenne et son soutien à l’APST, un acteur central de l’écosystème touristique. L’association sera demain en concurrence directe avec les compagnies d’assurance pour couvrir la garantie financière illimitée, les banques n’étant elles pas en mesure d’assurer de telles prestations.
Un outil d’autodiagnostic
Améliorer la compétitivité des entreprises, notamment des TPE/PME, est le nerf de la guerre pour le syndicat soucieux d’accompagner ses adhérents au niveau opérationnel. Outre les accords paritaires de branche portant sur la prévoyance, effectif au 1er juillet 2015, et celui sur la garantie des frais de santé, encore en discussion, mais qui sera mieux disant que ce que prévoit la loi, le syndicat a dévoilé son futur outil d’autodiagnostic.
Réalisé à la suite de 15 audits réalisés en 2014, l’outil permettra d’identifier des modèles vers lesquels les TPE peuvent tendre. Actuellement en phase de test, il sera disponible sur le site du Snav pour un lancement au mois de septembre. Son accès sera gratuit pour les adhérents du syndicat, mais ouvert également aux non-membres.
Sur le volet politique, Jean-Pierre Mas souhaite un lobbying plus cohérent et fédéré. Il a rappelé les actions du syndicat auprès du Quai d’Orsay pour obtenir des allégements d’interdiction sur les pays musulmans, sur le calendrier scolaire concernant les vacances de printemps, ou encore les mesures en faveur des visas, notamment pour l’Inde dont les Français devraient finalement être exonérés d’une procédure discriminante.
Enfin, le voile n’a pas été levé sur le contenu de l’événement du mois de novembre, qui remplacera le congrès du Snav, mais les Journées des Entrepreneurs du Voyage auront vocation à réunir tous les immatriculés, insistait Jean-Pierre Mas, au-delà des adhérents du syndicat.