J.-M. Siano (ex-Nouvelles Frontières) rattrapé par la justice
C'est devant un tribunal correctionnel que l'ancien patron de NF Jean-Marc Siano devrait être jugé, de même que l'ex-directeur financier Patrick Lebufnoir. Motif : un trou de plusieurs dizaines de millions d'euros dans les comptes du groupe.
"Le tribunal m'a appelé vendredi pour me dire que Jean-Marc Siano et Patrick Lebufnoir allaient être jugés pour présentation frauduleuse de bilan", a déclaré hier soir à l'AFP Jorge Partida, l'ancien secrétaire du Comité d'entreprise de Nouvelles Frontières, qui s'était porté partie civile dans cette affaire.
Aux commandes de 2006 à 2011
Selon une source judiciaire, l'enquête est close et l'affaire sera jugée prochainement devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Le détail des faits précisément reprochés aux anciens dirigeants du groupe n'est toutefois pas précisé.
Jean-Marc Siano a dirigé Nouvelles Frontières de 2006 à fin mai 2011.
La justice avait été alertée d'irrégularités dans les comptes du groupe sur plusieurs exercices sous l'égide de Jean-Marc Siano, en juillet 2011, par les commissaires aux comptes du cabinet PricewaterhouseCoopers. Cette déclaration avait été faite au titre de l'article 40 du Code pénal, qui les contraint à signaler tout soupçon de délit dans la présentation et l'élaboration des comptes d'une société.
Le successeur de Jean-Marc Siano, Pascal de Izaguirre, actuel patron du groupe TUI France qui chapeaute Nouvelles Frontières, avait lui aussi écrit un courrier d'alerte à la justice, après son arrivée à ce poste en juin 2011. La brigade financière avait diligenté une enquête, qui aura finalement duré plus de deux ans.
Un "trou" de 34 millions d'euros
La dénonciation du cabinet PwC portait sur un montant de 34 millions d'euros en 2008 et 2009, avait indiqué début 2012 le parquet de Bobigny, compétent parce que le siège de Nouvelles Frontières se trouvait alors à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Jorge Partida avait même à l'époque évoqué des "erreurs comptables" d'un montant beaucoup plus important sur trois exercices, en citant le propre audit mandaté par le Comité d'entreprise. Il a exprimé sa grande satisfaction de voir l'enquête aboutir à un renvoi devant le tribunal, dans un e-mail diffusé à des salariés du groupe TUI France. "Ceci n’est que justice, écrit-il car les anciens dirigeants sont pour beaucoup dans la crise sociale et économique de notre société".
Contactée par l'AFP, la direction deTUI France n'a pas souhaité faire de commentaire au sujet de cette affaire. Jean-Marc Siano n'était, lui, pas joignable.