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Investissement touristique : ces nouveaux profils qui bousculent le marché

Ils arrivent avec de nouveaux concepts et la ferme intention de s’imposer comme des acteurs incontournables du tourisme de demain : de nouveaux acteurs bousculent le marché de l’investissement touristique.

En dépit de la crise sanitaire, les signaux restent au vert pour l’investissement touristique dans l’Hexagone selon le dernier baromètre publié par Ancoris. D’après le cabinet de développement économique, spécialiste de la détection et du développement de projets d’implantations d’entreprises en France, le marché est même en pleine effervescence. Par rapport à l’année précédente, le cabinet a pu observer un hausse de 14% des implantations concrétisées. Le taux de projets abandonnés ou différés, quant à lui, régressait de 40%. « Au 1er semestre 2021, nous avions constaté que la crise sanitaire n’avait pas eu un impact sur la quantité de projets touristiques mais sur la nature des projets, détaille le cabinet. En ce début d’année 2022, nous confirmons ce constat : Ancoris a détecté autant de projets en 2021 qu’en 2020, des projets particulièrement novateurs, hybrides et disruptifs. L’année 2021 confirme la confiance des investisseurs dans le secteur touristique. »

Des projets hybrides

Et Ancoris est aux premières loges pour assister au développement d’une nouvelle offre dans l’Hexagone. « La grande nouveauté de ce deuxième semestre réside dans l’émergence de projets particulièrement hybrides, qui cassent les codes existants et s’ouvrent aux habitants au travers de projets qui deviennent des « lieux de vie », dont l’offre « ultra locale » associe hébergement, restauration, espace de travail, magasin de produits locaux et lieu dédié aux habitants (local associatif, cabinet médical, services publics…) », détaille Ancoris.

A nouveaux projets, nouveaux profils ? Il semblerait, en effet. « Nous remarquons de plus en plus l’arrivée de ce que nous appelons les « grands comptes émergents », rapporte ainsi Guillaume Gady. Ce sont des groupes de taille régionale, qui commencent à avoir deux, trois sites d’hébergements, explique-t-il. Et de citer en exemple Evi Hob, le concept développé par Franck Le Roux et son équipe, qui ambitionne de redonner vie à de petits hôtels éloignés des grandes villes.

« Une entreprise comme Evi Hob est symptomatique d’une tendance qui commence à passer à l’échelon supérieur, analyse Guillaume Gady. On voit arriver de plus en plus de projets avec des concepts un peu similaires, très connectés aux territoires, au terroir, au point que la revitalisation des territoires fait partie intrinsèque de leur pitch commercial. »

« C’est ce que nous appelons les grands comptes émergents, pour lesquels nous avons créé une classe d’investisseurs supplémentaires, qui vient s’ajouter aux grands comptes et aux entrepreneurs indépendants, poursuit Guillaume Gady. Il y a une vraie modulation du marché de l’investissement avec cette nouvelle classe d’investisseurs qui ressort fortement, qui portent des concepts en lien avec ce que la clientèle attend, avec l’objectif de dupliquer ou multiplier leur modèle à l’échelle de plusieurs régions ou plusieurs territoires. » Des nouveaux investisseurs, pas encore connus du grands publics, qui souhaitent donc « casser les codes » en proposant des expériences riches de sens avec des projets à fortes valeur ajoutée, adaptés aux nouvelles attentes des clientèles, liste Ancoris. Cette nouvelle classe d’investisseurs représente plus de 15% des projets détectés par l’équipe tourisme d’Ancoris.

Accélération sur la RSE

Pour les territoires qui veulent attirer ces nouveaux profils, afin de développer leur offre e leur attractivité touristique, il va falloir s’adapter. « Au regard de l’évolution de ces projets (hôtellerie hybride, domaines écotouristiques, projets mixtes, hôtels « au vert », insolite… (…) il apparaît nécessaire pour les territoires d’approfondir leur connaissance du foncier disponible dans l’optique d’être réactifs lorsqu’un projet est détecté et capter immédiatement l’intérêt de l’investisseur, pointe Ancoris. « Leurs recherches s’orientent avant tout vers des opportunités foncières exploitables et aménageables, propices à l’accueil d’hébergements légers de loisirs (tiny-houses, écolodges, cabanes) ou à la construction d’hôtels hybrides alliant offre d’hébergement innovante et prestations annexes qualitatives (développement personnel, activités ludiques ou sportives, slow tourisme, expériences, bien-être), respectant l’environnement et l’ancrage territorial. » Les sites d’implantation recherchés sont parfois peu communs : ports de plaisance ou terres agricoles par exemple, observe en outre Ancoris.                   

Autre tendance significative, dans lesquels ces nouveaux profils se retrouvent souvent : « 42% des projets détectés en 2021 sont inscrits dans une démarche environnementale forte, constate Guillaume Gady. Nous voyons une vraie accélération », insiste-t-il. Pour accompagner les professionnels Ancoris a créé ses propres indicateurs RSE. « Les territoires ont aussi des attentes de plus en plus fortes sur le sujet, ils ont envie de voir s’implanter des projets à impact, qui tiennent comptent des liens avec le territoire et le local. Notamment pour tout ce qui va être source d’approvisionnement, c’est très important. (…) L’idée, c’est que ce projet s’intègre parfaitement dans son environnement, décrypte Guillaume Gady. Pour les territoires, avoir affaire à des porteurs de projets qui veulent investir, créer de l’emploi, et qui veulent en prime créer une relation forte de compréhension avec le territoire et de vie dans son écosystème, c’est génial. Ce sont des gens qui viennent pour l’aimer, ce territoire, et donc  y rester. »

Les montants investis sont par ailleurs importants : en 2021, 35% des projets se situaient dans une fourchette comprise entre 500000 et un million d’euros, 26% de 1 à 3 millions d’euros, et 18% dépassaient même les 3 millions d’euros, un chiffre en hausse de 2% par rapport à 2020.


* Données 2020 et 2021 issues du traitement de 329 projets d’implantations sur l’ensemble de la France, issus de plus de 3 000 contacts entrants, détectés et traités par l’équipe tourisme d’Ancoris dans le cadre d’une quinzaine de missions de prospection réalisées en 2020 et 2021 pour différents territoires (Régions, Départements, EPCI) exclusivement sur le secteur du tourisme.

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