IFTM-Top Resa : Vers un retour aux affaires ?

L’événement BtoB de la rentrée affiche complet. Le premier a séduit près de 1 300 marques réparties sur une surface d’exposition qui est passée de 27 000 m2 l’an dernier à 43 000 m2 cette année. Le salon tire définitivement un trait sur son ancien modèle bâti autour des relations entre tour-opérateurs et distributeurs pour devenir un grand salon d’acheteurs ciblant l’ensemble des segments du tourisme. 150 nouvelles marques ont donc décidé de tenter cette nouvelle aventure parisienne, parmi lesquelles de nombreuses destinations comme l’Angleterre, Israël ou l’Allemagne, qui avaient passé leur tour en 2008. Le groupe Choice Hotels fait lui aussi son retour, après quinze ans d’absence. « La page festive de Deauville est bel et bien tournée. Les exposants et les visiteurs seront là pour travailler », assure Vincent Lhoste, le directeur du salon. Les agents de voyages veulent eux aussi enrichir leur expertise. Les trois salles de formation mises à disposition des exposants, avec dix créneaux par jour, sont complètes pendant les quatre jours du salon. Lagrange, Ollandini, Fram, Amadeus, Heliades et bien d’autres proposeront des remises à niveau plusieurs fois par jour. Cette professionnalisation est également marquée par le retour en force des TO, qui avaient pour la plupart d’entre eux déserté les allées l’an dernier. Autour du village, 17 seront réunis et logés à la même enseigne, avec des stands de 10 ou 20 m2, le matériel étant fourni et un bar central accessible. « En période de crise, il est indispensable d’occuper le terrain et de se rapprocher les uns des autres », commente Aymeric Bécaud, directeur commercial de Look Voyages. Un retour piloté avec précaution cependant. « Les revenants comme Costa, Asia ou Donatello restent prudents et prennent de petites surfaces », note Vincent Lhoste. Le tarif avantageux de 1 000 E le mètre carré semble en effet avoir pesé dans la balance. Ce que confirme Jean-Paul Chantraine, le PDG d’Asia, qui trouve « le concept du village intéressant et proposé pour une somme modique ».

À L’HEURE DES ARBITRAGES

Le contexte économique ne joue bien évidemment pas en faveur de l’IFTM-Top Resa. Car si les entreprises ne renoncent pas globalement à participer aux salons professionnels, elles doivent, en revanche, souvent faire des arbitrages. Ainsi, nombreuses sont celles qui ont fait le choix cette année de partager un stand sur le salon. « Royal Tours s’installera par exemple sur le stand du Maroc, qui accueillera aussi le Sofitel Marrakech. Car pour cette édition c’est au directeur général de chaque hôtel d’arbitrer, en fonction de ses contraintes budgétaires, s’il souhaite que son établissement soit présent ou non », explique Vincent Lhoste. En effet, pour la première fois, Accor n’aura pas de stand à son nom cette année. Thomas Cook non plus. Le groupe organisera seulement sa convention interne dans l’un des salons. Carlson Wagonlit Travel fera aussi l’impasse. « CWT France a mis en oeuvre un plan important de réduction de ses frais de fonctionnement en 2009 », explique Michel Dinh, directeur général de Carlson Wagonlit Voyages. Par ailleurs, le salon n’a pas réussi son pari d’attirer dans ses filets suffisamment de régions françaises pour leur dédier un hall, comme prévu à l’origine. Faute de participants, elles seront finalement regroupées au sein d’un village. « Pour donner un véritable sens à la destination, c’est une manifestation dédiée à la France qu’il faudrait créer, réunissant l’ensemble du secteur émetteur et réceptif. C’est en ce sens que nous avions engagé en début d’année des négociations avec le Map Pro, mais elles ont échoué », explique Vincent Lhoste. À seulement quinze jours d’intervalle, le salon piloté par Arlette Alphaize-Furet vient grignoter des parts de marchés à l’IFTM-Top Resa car certains opérateurs, et notamment autocaristes, ont dû faire un choix. Le Wine French Travel Market (WFTM) est lui aussi repoussé. Prévu à Bordeaux, le salon de l’oenotourisme s’est transformé en village placé entre la France et l’Europe, et accueillera une trentaine de spécialistes. « Le marché reste très étroit, car il existe encore peu de lieux de production qui ont une activité touristique », confie Vincent Lhoste. Le projet du village de la techno n’a pas non plus abouti faute de participants.

CERTAINS ORGANISENT LEURS ÉVÉNEMENTS

Enfin, quelques grands noms du tourisme manquent encore à l’appel cette année. Ils semblent avoir définitivement tiré un trait sur le salon et préféré se distinguer en concoctant leurs propres événements. Après Paris, Jet tours organise actuellement une série de workshops en province. Le TO estime qu’il va toucher au total plus de 1 600 agents de voyages. De son côté, Marmara renouvelle, pour la troisième année consécutive, son opération « Top Expert » et invite dans huit clubs, du 26 septembre au 6 octobre, 115 agents de voyages. Kuoni fait, pour sa part, plutôt profil bas avec la programmation d’un roadshow dans 11 villes de France jusqu’au 13 octobre. Du côté des réseaux, TourCom et Manor ne reviendront pas non plus cette année. Le regroupement présidé par Richard Vainopoulos organisera néanmoins son workshop TourCom Group et TourCom à la carte le premier jour du salon dans le quartier de l’Opéra. Changeront-ils d’avis l’an prochain ? Les dates de la 32e édition sont en tout cas déjà connues, ce sera du 21 au 24 septembre 2010. « En étant prévenus un an à l’avance, les exposants peuvent inclure le salon dans leur budget », note Vincent Lhoste, qui compte donner à la prochaine édition une dimension plus internationale, à l’image des événements gérés par le groupe Reed Expositions (World Travel Market, Arabian Travel Market…) et symbolisé par un nouveau logo plus haut de gamme.

IFTM-Top Resa, du 22 au 25 septembre, Parc des expositions de la porte de Versailles (pavillons 7.1 et 7.2) 75015 Paris

« La page festive de Deauville est tournée. Les exposants et les visiteurs seront là pour travailler »

Quelques grands noms du tourisme semblent avoir définitivement tiré un trait sur le salon

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