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Guerre en Ukraine : le pays formellement déconseillé, onde de choc dans l’aérien

Alors que la guerre vient d’éclater en Ukraine, le Quai d’Orsay déconseille formellement le pays. Les répercussions commencent à se faire sentir dans toute la région, notamment dans l’aérien.

Alors que ce jeudi matin, le monde scrute avec inquiétude les événements en Ukraine, le Quai d’Orsay a actualisé la nuit dernière ses recommandations, demandant aux ressortissants français se trouvant sur place de quitter le pays sans délai. « Dans le contexte des vives tensions créées par la concentration de troupes russes aux frontières de l’Ukraine, par la décision russe de reconnaître l’indépendance des provinces de Donetsk et de Lougansk et compte-tenu de la mise en place de l’état d’urgence décidée le 23 février par le Parlement ukrainien, l’intégralité du territoire ukrainien est formellement déconseillé », indique le quai d’Orsay. La carte est désormais entièrement rouge.

Peu après l’annonce d’une « opération militaire » par Vladimir Poutine, des explosions ont été entendues à Kiev, Odessa, et dans l’est de l’Ukraine, selon des journalistes présents sur place. Jeudi dans la matinée, des forces terrestres russes sont entrées sur le territoire ukrainien, notamment depuis la Crimée et la Biélorussie, rapporte également franceinfo.

Dans ce contexte, l’Ukraine a annoncé jeudi la fermeture de son espace aérien pour l’aviation civile, invoquant « un haut risque pour la sécurité » dans un communiqué sur son site. Plusieurs avions qui étaient en route, notamment vers la capitale Kiev, ont été déviés vers des pays voisins, fait de son côté savoir le site belge La Libre.

Les vols ont également été annulés jeudi depuis les aéroports des grandes villes du Sud de la Russie, à proximité de l’Ukraine, ont signalé les agences de presse russes. Selon Rosaviatsia, les vols sont annulés à Rostov-sur-le-Don, Krasnodar, Sotchi, Anapa, Gelendjik, Elista, Stavropol, Bolgorod, Briansk, Orel, Koursk et Voronej, toutes situées à proximité de l’Ukraine ou au bord de la mer Noire.

L’annulation concerne aussi Simféropol, la capitale de la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en 2014 par la Russie. Ces restrictions seront en vigueur jusqu’au 2 mars, selon la même source.

Le pétrole s’envole, la bourse dévisse

La Moldavie a à son tour annoncé la fermeture de son espace aérien, en raison de l’invasion russe de l’Ukraine voisine.  « L’espace aérien sera fermé à partir de 12h00 (10h00 GMT). Les vols seront détournés vers d’autres aéroports », a déclaré le vice-premier ministre moldave sur Telegram.

Le ministère bélarusse de la Défense a lui aussi annoncé la fermeture à partir de 09h00 GMT de son espace aérien au dessus de la frontière ukrainienne, dans le sud du pays, afin de « garantir la sécurité de l’utilisation de l’espace aérien » du pays.

L’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) invite d’ailleurs à la prudence dans un rayon de 185 kilomètres des frontières du Bélarus et de la Russie. « Il est rappelé aux opérateurs aériens qu’il s’agit désormais d’une zone de conflit », alerte un bulletin d’information de l’agence pour la région.

Air France avait déjà annoncé la suspension de ses vols vers l’Ukraine, jusqu’à nouvel ordre.

Conséquence directe, jeudi matin, le cours du pétrole explosait, le baril frôlant les 103 dollars et dépassant le seuil symbolique des 100 dollars pour la première fois en 7 ans. La bourse de Paris chutait de plus de 4% après l’ouverture. « Le scénario qui semble débuter dépasse ainsi largement celui d’une annexion limitée des provinces séparatistes de l’Est. « C’est ce qui semblait incroyable à la plupart des investisseurs, et c’est ce qui est en train de se passer », a indiqué Slava Smolyaninov, stratégiste chez BCS Global Markets, une banque d’investissement russe, cité par le Wall Street Journal. Parmi les sociétés françaises, Air France perdait 4,69%. Pour les compagnies aériennes, l’onde de choc est mondiale en raison de la hausse de la prix du pétrole : Japan Airlines perd ainsi 6,24% et Ana Holdings (4,73%) ainsi que le rapporte le site Allnews.

La guerre en Ukraine risque d’avoir des conséquences importantes pour certains opérateurs du tourisme, et en premier lieu ceux qui vendent ou produisent des voyages en Ukraine ou en Russie, et sans doute vers d’autres destinations de cette région du monde. Le Syndicat des entreprises du toureto doit faire le point aujourd’hui avec les tour-opérateurs concernés.

Ce matin, Sébastien Bazin ne cachait pas non plus son inquiétude. « J’ai eu [des nouvelles de] mon patron de la région qui était à Sotchi [sud de la Russie, ndlr] qui me dit que c’est la confusion la plus totale, qu’il n’y a plus de vols intérieurs pour rentrer de Sotchi et revenir à Moscou », rapportait-il le patron du géant hôtelier français, sur BFM Business. « Il va essayer de prendre un train », mais le voyage dure « trente heures », a-t-il ajouté. (…) « Mais moi je vais m’occuper uniquement de ce que je sais faire, c’est-à-dire mes collaborateurs et mes clients qui sont là-bas, et puis faire tout pour qu’ils soient en sécurité et que s’ils veulent partir je puisse les accueillir que ce soit en Biélorussie, que ce soit en Pologne. On a des hôtels partout », ajoute-t-il. Dans ce contexte, le groupe Accor pourrait être amené à remettre en cause ses investissements en Russie. « Sur le moyen et long terme, sûrement pas », mais « sur les dix-huit mois qui viennent, bien sûr que oui », a indiqué Sébastien Bazin.

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