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Ghislain Dubois : Réveillons nous, le transport aérien est une bombe à retardement climatique !

Dans une tribune, Ghislain Dubois, spécialiste du transport aérien et du changement climatique et directeur de TEC Conseil, plaide pour une "action vigoureuse sur la demande : limitation des capacités des aéroports, taxation, interdiction de certaines liaisons court et moyen courrier….".

Dans le cadre de son partenariat avec Acteurs du Tourisme Durable, l’Echo Touristique reprend ici en article publié sur le site d’ATD le 5 décembre. Bonne Lecture !

"Vacances j’oublie tout /Plus rien à faire du tout / J’m’envoie en l’air, ça c’est super…", chantait le groupe Elégance en 1982… Et bien non, ce n’est pas (toujours) super, et nous sommes même peut-être les derniers à pouvoir le faire autant ! Le transport aérien est en effet un gros contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (GES), avec un tourisme qui représente déjà autour de 5% des émissions mondiales et un doublement attendu dans les trente ans à venir.

Ceci quand les scientifiques du GIEC nous disent ces jours-ci à Doha que pour maintenir le réchauffement dans des limites raisonnables, il faudrait réduire les émissions mondiales de…60 à 80% d’ici à 2050. Il y a donc une incompatibilité fondamentale entre cet objectif et le développement incontrôlé de l’aérien. D’autant plus que nous n’en sommes qu’au début de la démocratisation de l’avion : 5% des Français – les grands voyageurs – contribuent pour 50% aux émissions du tourisme ; au niveau mondial, les quelques pourcents qui prennent l’avion représentent plus de 40% des émissions.

La technologie ne nous sauvera pas : l’efficacité énergétique des avions atteint un palier, un Paris-New York consommerait des centaines d’hectares de production agricole en biocarburant, l’avion à hydrogène reste de la science fiction. Le seul levier restant réside dans une action vigoureuse sur la demande : limitation des capacités des aéroports, taxation, interdiction de certaines liaisons court et moyen courrier concurrençant le transport terrestre, "budgets carbone vacances" limités.

Si nous voulons sauver le climat, l’avenir est celui d’un transport aérien rare, optimisé, avec des pratiques marquées par le "moins souvent, moins loin, plus longtemps". En bref faire du tourisme, mais avec moins de transport, plus d’équité et plus de raison. Sortir de l’hyper-mobilité pour aller vers le "tourisme lent", et surtout, surtout, ralentir nos mentalités.

Voir la suite de l’article sur le site d’Acteurs du Tourisme Durable et abonnez-vous gratuitement à la newmetter du réseau ATD

 

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