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Campings : réélu à la tête de la FNHPA, Nicolas Dayot détaille sa feuille de route

Sauver les petits campings de la fermeture, accompagner la transition écologique et préserver le modèle économique du secteur : les chantiers ne manquent pas pour Nicolas Dayot, réélu pour trois ans à la tête de la FNHPA.

Nicolas Dayot. ©DR

Un troisième et… dernier mandat ? Réélu à la tête de la FNHPA lors du congrès qui s’est tenu du 10 au 12 octobre à Niort, Nicolas Dayot ne cache pas sa volonté de passer, à terme, la main.

« C’est le changement dans la continuité puisqu’il n’y avait qu’une seule liste », commente-t-il en évoquant ce nouveau mandat. Un membre du bureau cède néanmoins sa place, par choix personnel. Au sein de la fédération régionale PACA, Vincent Gailledrat remplace ainsi Michel Nore. « C’est un travail très collectif, rappelle Nicolas Dayot, les tâches sont très bien réparties entre nous tous.” Rémi Peschier est lui aussi reconduit dans ses fonctions de vice-président délégué, en charge des affaires sociales.

« En trois ans, nous avons perdu 76000 lits touristiques »

Les gros dossiers n’ont pas non plus changé pour la fédération. Sa feuille de route est bâtie autour de cinq enjeux majeurs, détaillés lors du congrès.

Parmi les priorités : stopper la disparition des campings. « Entre 2020 et 2023, nous avons encore perdu 76000 lits touristiques, ce qui est une folie totale », s’alarme Nicolas Dayot. « Quand un lit sur deux est un lit d’hôtellerie de plein air en France, en hébergement collectif, notre objectif majeur est de préserver les capacités d’accueil. » Une hémorragie essentiellement provoquée par la fermeture des campings municipaux et des petits campings.

Le remède selon la FNHPA : sécuriser les campings exposés aux risques naturels (incendies, inondations…), repositionner et accompagner. « Beaucoup de campings municipaux et de petits campings n’ont plus de clients, c’est pour cela qu’ils meurent. Ils sont encore dans leur état des années 70, il faut en faire des établissements qui correspondent aux attentes des campeurs d’aujourd’hui, donc repositionner. Il faut aussi accompagner pour réussir toutes les transitions, notamment écologique. Pour cela il faut être au plus près du terrain. » 

« N’ayons pas peur de notre ombre »

Le président de la FNHPA entend aussi préserver le rôle social et sociétal de l’hôtellerie de plein air. Un objectif qui tient en trois mots : marge, volume et prix. Fait nouveau, les récents débats sur le surtourisme sont venus s’inviter dans l’équation. 

« Nous ne sommes pas contre, bien au contraire, l’initiative prise par la ministre du Tourisme pour travailler sur les points où il y a des pics de fréquentation, explique Nicolas Dayot. Il fallait le faire et c’est très bien fait. En revanche, il serait contre-productif pour l’avenir du tourisme français de dire qu’il y a du surtourisme sur tout le territoire national. Cela peut avoir des effets délétères en termes de déclassement de la France par rapport aux autres pays qui, eux, vont continuer à faire du volume, comme l’Espagne, qui est notre principal concurrent. Ça pourrait encourager les élus à bloquer l’amélioration des campings. Ils pourraient craindre, par exemple, qu’un camping qui améliore ses infrastructures en ajoutant une piscine augmente sa fréquentation. Aujourd’hui, on ne parle que de valeur, parce qu’on a peur de parler de volume. Mais n’ayons pas peur de notre ombre. Le tourisme est une chance pour l’économie nationale et pour nous, en particulier, qui sommes leaders des tourismes sociaux. Le volume, c’est le support de notre modèle économique. C’est parce que nous faisons du volume que nous pouvons faire des prix bas. Si on rentre dans une logique de décroissance, on va tuer l’activité. »

Un « danger de sclérose » aux yeux de la FNHPA, car réduire le volume revient aussi à réduire les marges. Or des investissements sont nécessaires, notamment pour permettre la transition écologique et l’amélioration qualitative de l’offre et des services, autre enjeu majeur pour la profession selon la fédération. 

Les trois années à venir s’annoncent donc à nouveau bien chargées pour le très actif président de la fédération, également membre de la CAT, qui vient de nommer un nouveau délégué général. Tout en préparant le terrain pour la succession. « Il faut que je prépare cela à l’avance pour être sûr d’y parvenir, explique Nicolas Dayot. Je ferai un autre mandat s’il le faut, même si je pense qu’il ne faut pas rester trop longtemps. L’idée, c’est d’arriver à insuffler l’arrivée de nouveaux représentants qui pourraient prendre la tête de la FNHPA lors des prochaines élections. L’objectif à terme est aussi de renouveler le bureau. »

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