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Faut-il se méfier de l’exploitation des données ?

L'analyse des données personnelles piochées sur Internet améliore l'expérience-client pour Ysance, mais empiète sur la liberté individuelle pour l'avocat Me Degroote.

 

POUR : MAÎTRE FABRICE DEGROOTE, FONDATEUR DU CABINET NEOLEX « Juridiquement, rien n'existe »

 

« Le Big Data, qui est au début de son histoire, va engendrer des opportunités économiques. Il permettra en théorie aux entreprises de personnaliser leurs offres, et notamment les voyages. Mais avec le Big Data, nous passons de la donnée relationnelle à la donnée transactionnelle. En tant qu'internaute, je suis producteur et diffuseur de la donnée, qui m'échappe ensuite. Ce n'est pas une donnée consentie par les consommateurs. Il faut donc s'intéresser à la protection des données personnelles. Aujourd'hui, juridiquement, rien n'existe. Il y a une accélération des technologies telle que le droit ne suffit plus. Or, il y a peut-être un danger. Nous avons un devoir d'information vis-à-vis des internautes. L'exploitation des données de manière responsable va devenir un élément marketing, et permettre d'instaurer une relation de confiance entre les entreprises et les individus. Deux actions peuvent être menées : le droit à l'oubli me semble indispensable, tout comme la possibilité pour l'internaute de récupérer des données. Je pense que, d'ici cinq ans, nous irons vers une forme de dignité digitale ».

 

CONTRE : ROMAIN CHAUMAIS, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT DE YSANCE* « L'échange de données est consenti »

 

« Nous sommes désormais dans un monde ultradigital. 60 % des internautes en France ont un compte Facebook, et l'utilisent dans leur mécanisme de socialisation. Les deux tiers des Français acceptent d'être géolocalisés. 46 % veulent bien recevoir des offres personnalisées.

Haut débit, réseaux sociaux, smartphones : s'il y a le Big Data, c'est grâce à ces trois révolutions technologiques, qui ont profondément changé la façon dont on interagit avec les entreprises. Quand je pars en voyage, je peux potentiellement toucher environ 200 personnes, en allant sur Facebook, TripAdvisor, Foursquare, Twitter. Cette digitalisation des interactions est portée par les consommateurs, et est à l'origine du Big Data. Les entreprises ne l'avaient pas anticipé. Nous ne volons pas les données ! L'équilibre est naturel entre ce que je reçois et ce que je donne sur Internet. L'échange est conscient et consenti. Il ne faut pas avoir peur de la donnée et de son exploitation. Sinon, on risque de se faire devancer par ceux qui auront essayé de mieux adresser leurs clients par des offres et des voyages personnalisés ».

* agence conseil en stratégie digitale

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