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F. Dariot (BDV) : « Il faut fiscaliser les miles pros utilisés dans le cadre perso »

Les points de fidélité accordés aux voyageurs par les compagnies aériennes doivent-ils être utilisés dans le privé ? Tout du moins faut-il les fiscaliser ? Fabrice Dariot, le patron de la Bourse des vols, défend cette idée.

La semaine dernière, le gouvernement français a annoncé qu’il allait mettre en place une écotaxe de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion à partir de 2020 pour tous les vols au départ d’aéroports français, sauf pour les vols en correspondance et ceux vers la Corse ou les territoires français d’Outre-Mer. Selon la ministre des Transports, cette écotaxe devrait rapporter 182 millions d’euros, destinés à des investissements pour des infrastructures de transports plus écologiques. Une manœuvre politique destinée à prouver aux yeux du monde l’intention de la France de poursuivre « la bataille à l’échelle européenne et mondiale » pour « que le transport aérien contribue davantage aux efforts de lutte contre l’effet de serre ».

Nuit à la vente des agents de voyages

Pour Fabrice Dariot, le président et fondateur de Bourse des vols, « si on cherche de la justice, au lieu de taxer les low-cost avec leurs billets à 20 euros, commençons par taxer ceux qui ont plein de miles ». L’un de ses chevaux de bataille, c’est la fiscalisation des miles professionnels utilisés pour un usage personnel.

En effet bien souvent, sous couvert de bénéficier d’une carte de fidélité professionnelle, les bénéficiaires de ces miles gratuits les emploient à titre personnel. L’entrepreneur y voit de nombreux désavantages. « Le miles professionnel utilisé à titre personnel nuit au bon conseil des agents Dans le pilotage des ventes le client ne fait plus la différence. Ce qui compte, c’est si le miles est utilisable. Ils empêchent la valeur ajoutée des agences de voyages.  »

La question de l’argent public

Rappelons que la pratique des  » miles aériens » s’est fortement développée aux début du XXIe siècle. A chaque vol, un nombre de points est attribué aux adhérents au programme, leur permettant, une fois un certain nombre obtenu, d’effectuer un vol gratuit. Cette pratique peut être d’autant plus intéressante que le bénéfice en est ouvert non seulement à l’adhérent, mais à toute personne de son choix, sur toutes les compagnies membres d’une même alliance.

Quand il s’agit d’institutions publics, il pourrait sembler logique de prendre des dispositions pour éviter que des dépenses de transport aérien payées avec de l’argent public génèrent un rabais sur le coût de déplacements privés sans rapport avec le service public.

Une spécificité française

« C’est une spécialité française. Dans les pays du nord, c’est l’entreprise qui possède tous les miles gagnés dans le cadre professionnel. Pourquoi ne pas fiscaliser les miles professionnels utilisés à usage personnel. Ce serait un simple transfert d’actifs », s’interroge Fabrice Dariot. Aux Etats-Unis, la banque Citibank adresse à ses clients qui disposent d’un compte miles un résumé de leurs points accompagné d’une valeur fiscale pour transmission aux services fiscaux.

Cependant, peu de chance que la suggestion de Fabrice Dariot aboutisse en France. Souvenez-vous, le gouvernement avait discrètement tenté le 24 octobre dernier de plafonner les exonérations de cotisations sociales sur les prestations financières des comités d’entreprise à 331 euros. Face à la levée de boucliers des professionnels du tourisme, le gouvernement avait fait marche arrière.

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