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Europacity : le bras de fer se poursuit

L’Etat vient de faire appel de la décision de justice qui avait annulé la création de la zone d’aménagement devant accueillir le méga-complexe de commerces et de loisirs au nord de Paris.

Encore un rebondissement dans le dossier Europacity. Alors qu’une décision de justice avait annulé début mars la création de la zone d’aménagement qui devait notamment accueillir le gigantesque complexe de commerces et de loisirs, l’Etat a décidé de faire appel, tout comme Grand Paris Aménénagement. « Cet aménagement du Triangle de Gonesse est une chance pour ce territoire et c’est le sens de l’appel de l’État et de GPA », a déclaré Benoît Chang, le directeur général d’Europacity. Associant des boutiques, des activités de loisirs, des hôtels, un grand musée, des salles de spectacle et un grand parc à thème, ce projet touristique pharaonique entend cibler les visiteurs franciliens, mais aussi les touristes français et internationaux, avec l’ambition de devenir l’une des plus grandes destinations de tourisme et de loisirs du Grand Paris. Plus de 2700 chambres d’hôtels doivent notamment y ouvrir, couvrant toutes les gammes, de l’hôtel de standing à l’auberge de jeunesse.

Ce projet est porté par Immochan, filiale du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda. S’il se concrétise, Europacity deviendrait le plus grand investissement privé en France depuis la construction de Disneyland à Paris, en 1992. Mais depuis l’annonce du projet, qui suscite de très vives oppositions, les promoteurs ont essuyé de nombreux revers. Au-delà de la décision de justice annulant la création de la zone d’aménagement du triangle de Gonesse, Europacity avait déjà écopé d’un avis défavorable dans le cadre de l’enquête publique, en août 2017. Amenés à revoir plusieurs fois leur copie, les promoteurs ont aussi dû intégrer que le calendrier initial ne serait pas respecté, et que le complexe ne pourrait ouvrir, comme prévu, pour les JO de Paris, en 2024. En février dernier, le gouvernement a en effet pris la décision de reporter la construction d’une gare du Grand Paris Express, qui doit desservir Europacity, à 2027, le décalant de trois ans.

« Le projet avance », indiquent les promoteurs

Les opposants au projet ont de leur côté réagi à la décision de l’Etat de faire appel, estimant que cette démarche était en contradiction avec la volonté du gouvernement de redynamiser les centres des villes. « A la satisfaction d’Europacity, nous rappelons que cette procédure d’appel ne donne pas un blanc-seing au projet de centre commercial et de loisir ! Que l’État fasse appel de la décision de justice annulant son propre projet d’aménagement n’a rien de surprenant, souligne le collectif « Europas du tout ». Ce qui l’est plus, c’est l’absence de prise en considération des éléments accablants qui ont justifié cette décision de justice. Surtout cette décision est complètement paradoxale avec la volonté du gouvernement – concrétisée par le plan Mézard « Action cœur de ville » – de redynamiser les centres villes et d’avoir choisi Gonesse comme une ville pilote de ce programme. »  Le collectif évoque notamment la destruction à venir de 8000 emplois. Un communiqué et des chiffres qu’Europacity qualifie de “fake news” et de “poisson d’avril” sur son site, détaillant des “biais méthodologiques” dans une longue argumentation.

« Le projet avance, a également indiqué Benoît Chang via Twitter, et nous pourrons prochainement annoncer des accords avec des opérateurs majeurs et emblématiques de notre ambition pour cette nouvelle destination touristique majeure.”

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