États-Unis : quand les suppressions de postes à la FAA inquiètent pour la sécurité aérienne
Alors que des coupes sont réalisées dans les effectifs de la Federal Aviation Administration (FAA), les syndicats alertent sur les conséquences sur la sécurité aérienne.
Aux États-Unis, alors que l’administration Trump lance son programme de réduction des effectifs de la fonction publique, la Federal Aviation Administration (FAA) a dû licencier près de 400 employés ces derniers jours. Si le gouvernement assure que ces départs ne concernent aucun poste « crucial pour la sécurité », les syndicats et anciens salariés alertent de leur côté sur l’impact opérationnel.
Parmi les postes touchés figurent des assistants en sécurité aérienne, des mécaniciens de maintenance et des spécialistes en cartographie aéronautique. Ces professionnels, bien qu’ils n’effectuent pas directement les inspections certifiées, soutiennent le travail des inspecteurs et des techniciens chargés de la maintenance des infrastructures de contrôle aérien, alertent les syndicats. « Le travail de surveillance de la sécurité sera inévitablement ralenti », prévient David Spero, président du syndicat Professional Aviation Specialists Association, dans un communiqué.
Sous-effectif et inquiétudes
Dans 18 centres de contrôle aérien, la perte de mécaniciens de maintenance pourrait retarder la réparation des équipements critiques, forçant les techniciens certifiés à assumer des tâches supplémentaires. « Nous sommes déjà en sous-effectif. Chaque départ complique encore davantage notre mission », souligne Philip Mann, ancien technicien de la FAA, dans des propos rapportés par Associated Press (AP).
Les licenciements ont eu lieu en pleine période de forte affluence aérienne, par le biais de courriels envoyés tard dans la nuit, selon le syndicat. Certaines des personnes licenciées travaillaient sur des fonctions essentielles comme la maintenance des radars, des systèmes d’atterrissage et d’aide à la navigation. D’autres salariés licenciés participaient à un programme classifié de défense aérienne financé en partie par le Département de la Défense.
Ces licenciements interviennent dans un contexte de confiance fragilisée du public envers le transport aérien. Selon un sondage de l’Associated Press, 64% des Américains considèrent aujourd’hui l’aviation commerciale comme « sûre » ou « plutôt sûre », contre 71% l’année précédente. Les différents incidents survenus ce début d’année 2025, comme la collision en janvier entre un hélicoptère militaire et un avion de ligne près de Washington, ont ravivé les inquiétudes sur la gestion du trafic aérien et l’entretien des infrastructures.