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Etats-Unis : Disney porte plainte contre le gouverneur de Floride

Disney a porté plainte contre le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, accusé de mener « une campagne de vengeance ciblée » contre elle.

Le divorce semble définitivement consommé entre The Walt Disney Company et Ron DeSantis, le gouverneur de Floride (Etats-Unis). Au cœur du litige : le retrait du statut spécial de Disney en Floride, décidé par le gouverneur, qui reproche à l’entreprise ses positions progressistes. Dernier épisode en date : la plainte déposée par Disney contre Ron DeSantis.

Dans sa plainte, Disney accuse Ron DeSantis d’avoir orchestré une véritable « campagne » pour mener « une vengeance gouvernementale ciblée » à son encontre, pour le punir d’avoir exercé sa « liberté d’expression ». Cela « menace désormais les activités commerciales de Disney, met en péril son avenir économique dans la région et viole ses droits constitutionnels », argue l’entreprise.

Un statut spécial pour Disney depuis les années 1960

Le groupe s’était attiré les foudres du gouverneur l’an dernier, en dénonçant un projet de loi qui restreignait l’enseignement des sujets en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles primaires de Floride. Depuis, Ron DeSantis a supprimé en février le statut spécial de Disney dans son Etat, mettant fin aux avantages – facilités administratives, autogestion du site, emprunts avantageux, etc. – dont Disney World bénéficiait depuis les années 1960.

A la suite de cette décision, un comité de régulation du tourisme nommé par le gouverneur a approuvé l’annulation d’un accord commercial récemment passé avec le parc, employeur majeur de Floride, avec 75 000 salariés. Disney a réagi en dénonçant dans sa plainte « une mesure de rétorsion, manifestement anti-commerce et manifestement inconstitutionnelle ». Le groupe estime qu’il « n’a pas d’autres choix que d’intenter cette action en justice pour protéger ses employés, ses clients et ses partenaires ».

Mi-avril, le gouverneur a publiquement envisagé de construire une « prison d’Etat » près de Disney World, ou bien un parc d’attractions concurrent. Il a aussi évoqué l’idée de mettre en place des taxes supplémentaires sur les hôtels du site, ou des péages routiers autour. « Je pense que les possibilités sont infinies », avait-il lancé, bravache, lors d’une conférence de presse au style très trumpiste.

17 milliards de dollars investis lors des dix prochaines années

Le gouverneur, potentiel candidat à la Maison Blanche, a fait de la lutte contre le « wokisme » un de ses principaux chevaux de bataille. Il accuse un groupe d' »élites » d’imposer leur idéologie progressiste à une société qui la refuse, et s’est engagé à y faire rempart sur ses terres. Pas encore déclaré pour la primaire républicaine, ce conservateur de 44 ans porte sa lutte contre Disney en étendard, dans ses discours comme dans sa récente autobiographie, où le sujet occupe un chapitre entier.

Au-delà de l’aspect politique, Disney met en avant sa place prépondérante dans l’économie floridienne. D’autant plus que la firme prévoit d’investir plus de 17 milliards de dollars dans Disney World au cours de la prochaine décennie, créant ainsi plus de 10 000 emplois. « Toute action visant à contrecarrer ces efforts simplement pour se venger d’une position prise par l’entreprise semble non seulement anti-commerce, mais aussi anti-Floride », avait estimé Bob Iger, le patron de Disney, au cours d’une conférence.

Figure de la droite populiste aux Etats-Unis, Ron DeSantis est vu comme le concurrent le plus sérieux de Donald Trump pour la primaire républicaine. Sa lutte contre Disney commence toutefois à générer certaines critiques à droite. Certains républicains fustigent un combat anti-entreprises qui va à l’encontre de la tradition de leur parti, d’habitude ouvertement « pro-business ».

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