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ÉDITO. Pour les réceptifs, la crise du bout du monde

La situation devient plus que tendue pour certains professionnels du tourisme. Mais que dire des réceptifs ?

Les pros du voyage en France ont raison de réclamer, semaine après semaine, le renforcement des aides. Mais ils ne doivent pas pour autant oublier la chance qu’ils ont de profiter (déjà) de tout un arsenal économique de la part de l’Etat français. Sinon, ce serait assez irrespectueux à l’égard des nombreux réceptifs qui, aux quatre coins du monde, se débattent pour survivre. Souvent sans aucune aide.

En écrivant ces quelques mots, je pense à Nathalie*, basée en Inde. « Notre chiffre d’affaires est nul depuis neuf mois. Nous n’avons aucune aide gouvernementale. J’ai vendu ma maison, après 19 ans de travail », explique cette gérante de DMC. « Je suis SDF à partir du 10 décembre, mais je continue à payer mes salariés », ajoute-t-elle en gardant le sourire. Bien décidée à poursuivre cette activité de réceptif qu’elle exerce par passion.

Nathalie, qui « garde le moral », témoignait récemment lors du « café virtuel » de l’association Respire le tourisme de demain (organisé tous les matins à 9h, sauf le jour férié du 11 novembre). Rappelant, au passage, que les autorités indiennes n’accordent aucune aide financière aux PME locales.

De nombreux pays étrangers, où sont basés des réceptifs dirigés par des locaux ou des expatriés, sont dans la même situation de détresse économique. Certains ont développé ou développent différentes activités hors tourisme, ce qui leur permettra de traverser la tempête Covid-19. En attendant que les visiteurs internationaux reviennent, et qu’ils aient la joie de les accompagner.

En France, rappelons-le encore une fois, l’État a largement délié les cordes de la bourse pour les acteurs du voyage. Mais nous n’oublions pas, non plus, que des professionnels risquent eux aussi de perdre des biens personnels à l’issue de la pandémie. Il subsiste toujours des oubliés et des défavorisés du Plan tourisme. Alors, oui, la profession a plus que jamais besoin de soutien, moral et financier, à l’échelle planétaire. C’est d’ailleurs à cette fin que vient d’être lancée une nouvelle plate-forme, #JesoutiensmonAGV.

*Le prénom a été changé.

4 commentaires
  1. Sandrine Feillet dit

    Merci de penser à nous, les réceptifs du bout du monde ! Voici notre expérience en Nouvelle-Zélande : les frontières sont fermées depuis mars et il n’y a plus d’aide de l’Etat pour les agences comme la nôtre (Antipodes Travel, spécialiste pour les francophones). On essaie de se tourner vers le marché local néo-zélandais mais c’est comme repartir à zéro ! Créer un site en anglais, étudier le marché, proposer des nouveaux tours… tout ça avec une équipe réduite, pas de revenu et sans aucune visibilité. Mais on n’a quasiment aucun cas de virus et pas de restrictions dans notre vie de tous les jours. Alors on reste positif !

  2. GOBELINS dit

    Quand je lis çà, je me dit que cela appelle à une prise de recul. S’expatrier est un choix, c’est aussi un choix fiscal / social que de quitter la France. Beaucoup de réceptifs font du commerce dans des pays libéraux, sont heureux de ne pas payer autant d’impôts ni de charges comme en France, et puis, au moment où il y a une baisse d’activité, et bien effectivement, il n’y a pas d’aide.
    Cela renvoie à des choix de vie, dont il faut porter la responsabilité.

  3. marc verwilghen dit

    Surtout que certains réceptifs en Afrique ne sont toujours pas réglés de voyages de janvier février 2020…….

  4. LEC dit

    Merci d’avoir fait ce petit article rappelant encore les problèmes rencontrés par les réceptifs et autres acteurs du tourisme (transporteurs, guides, hôtels…) dans de nombreux pays qui ne bénéficient d’aucune aide, acteurs sans qui les agences ne pourraient non plus forcément travailler. Il est important de rajouter à cela les demandes de remboursements qui commencent à pleuvoir, s’accompagnant parfois de la part de certaines grosses agences d’un chantage à la collaboration future ou de conditions de paiement et d’annulation futures qu’il sera très souvent impossible à appliquer. La crise ne doit pas non plus faire des plus « faibles  » les boucs émissaires à venir… Il est plus facile de s’attaquer à des réceptifs qu’à des compagnies aériennes ou des gosses chaînes qui garderont toujours un rapport de force en leur faveur.

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