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Du moustique à l’autruche

« Les pouvoirs publics doivent-ils faire l’autruche indéfiniment ? C’est la question que l’on peut se poser depuis que le ministre du Tourisme Léon Bertrand a déclaré que la Réunion était une destination « ni interdite ni déconseillée ». Après le lamentable cafouillage dans la gestion de la crise du chikungunya, on comprend que le gouvernement ait pour ambition de protéger le tourisme, un secteur vital pour l’économie de l’île. Mais

Les pouvoirs publics doivent-ils faire l’autruche indéfiniment ? C’est la question que l’on peut se poser depuis que le ministre du Tourisme Léon Bertrand a déclaré que la Réunion était une destination ni interdite ni déconseillée.

Après le lamentable cafouillage dans la gestion de la crise du chikungunya, on comprend que le gouvernement ait pour ambition de protéger le tourisme, un secteur vital pour l’économie de l’île. Mais en persistant coûte que coûte, ne risque-t-il pas au contraire de se décrédibiliser auprès du grand public ? Et avec lui tous les professionnels ? Car quel est le touriste qui a encore envie de s’envoler pour la Réunion, alors que les nouvelles sont chaque jour plus alarmantes. Et ce n’est pas seulement, comme certains le prétendent, la faute des médias ! Les autorités sanitaires reconnaissent désormais 77 décès. Certes, pour l’essentiel, il s’agissait de personnes fragiles, qui souffraient déjà d’autres maux. Mais les agences devront-elles demander demain un bilan de santé à chaque client avant de l’autoriser à partir à la Réunion, pour éviter tout recours juridique en cas de problème ? Pire, cinq décès seraient à ce jour directement liés au chikungunya, selon le ministre de la Santé Xavier Bertrand.

Ce décalage entre le discours rassurant de Léon Bertrand et alarmiste de Xavier Bertrand ne fait qu’accréditer la thèse du on nous cache quelque chose. Pour n’importe quelle autre destination étrangère, la situation serait suffisamment alarmante pour que les autorités déconseillent tout voyage. Aussi difficile soit-elle à prendre, cette décision devrait s’imposer pour la Réunion, le temps que l’île retrouve une situation sanitaire satisfaisante. A charge pour l’Etat de dédommager les sociétés touchées. Avec une aide de 60 ME (pour toutes les entreprises, et pas seulement celles liées au tourisme), il a fait un premier pas. Mais c’est bien peu en regard de ce qu’obtiennent chaque année d’autres pans entiers de notre économie, à commencer par l’agriculture. Reste aux professionnels du tourisme à maintenir la pression pour obtenir des indemnisations dignes de ce nom. Car déconseillée ou non, la Réunion est de toute manière sinistrée pour de nombreux mois.

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