Dossier de l’été 2014 : Booking reste le pire ami des hôteliers
Le géant du web s'attire les foudres de nombre d'hôteliers, qui avouent ne plus pouvoir couper le cordon. Le gouvernement a porté plainte contre Booking, dans l'espoir d'initier des relations plus équilibrées.
Booking fascine autant qu'il inquiète les professionnels de l'hôtellerie. Environ 300 000 visiteurs uniques français consultent chaque jour ce site d'une redoutable efficacité commerciale, selon Médiamétrie. La filiale de l'américain Priceline s'est hissée au deuxième rang des sites marchands français de voyages, derrière Voyages-sncf.com, loin devant Air France.
A l'échelle mondiale, 500 000 hôteliers sont devenus partenaires du site, qui s'invite sur les terres d'Abritel avec sa nouvelle marque Villas.com. Nombre d'hôteliers sont aujourd'hui Booking-dépendants, en plus de Google-dépendants.
Les hébergeurs n'en sont pas moins vent debout contre la centrale de réservations hôtelières, qui leur coûte des sommes astronomiques en commissions, achète sur Google les noms des hôtels*, et impose la parité tarifaire. Dénonçant un rapport de force déséquilibré, le ministre de l'Economie a d'ailleurs assigné le géant de l'hôtellerie. Cependant, la justice ne règlera pas tout. S'ils veulent améliorer leurs ventes directes, les hôteliers devront aussi consacrer plus d'énergie à leur stratégie digitale. C'est le sens du projet FairBooking, qui rallie beaucoup d'hébergeurs, mais a l'inconvénient majeur de ne pas avoir de moyens financiers.