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Dématérialisation des factures : « Une réforme qui peut casser une boîte »

Philippe Bertholet, administrateur du Cediv et responsable de la commission « zéro papier », insiste sur l’importance cruciale de cette transformation numérique pour les agences de voyages. Sous peine de lourdes sanctions.

Prévue dans le cadre d’une directive européenne et portée par l’État, cette réforme vise une transparence accrue des flux financiers et une meilleure efficacité administrative.

En France, les entreprises devront progressivement se conformer à cette obligation. À partir du 1er septembre 2026, toutes devront être en capacité de recevoir des factures électroniques. L’obligation d’émettre ces factures, quant à elle, s’appliquera en deux temps. Dès le 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Puis à compter du 1er septembre 2027 pour les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les micro-entreprises.

« De lourdes sanctions financières »

Sur ce sujet, Philippe Bertholet, responsable de la commission « zéro papier » au sein du Cediv, tire la sonnette d’alarme. Les agences de voyages qui ne seraient pas prêtes « s’exposent à de lourdes sanctions financières » de la part de la Direction générale des finances publiques (DGFiP). « 250 euros par facture non conforme, plafonnées à 25 000 euros », rappelle-t-il.

Philippe Bertholet attire également l’attention sur une spécificité du secteur. « Dans nos métiers, la comptabilité se fait à la date de départ du voyage. Cela signifie qu’une réservation effectuée en janvier pour un départ en septembre 2026 devra déjà être conforme aux règles de facturation électronique. Même si elle a été prise avant l’échéance officielle. » Une contrainte supplémentaire pour les agences de voyages.

Choisir un back-office adapté

Le risque est réel, surtout pour les structures les plus petites. « Cette réforme peut casse une boîte », prévient Philippe Bertholet. Si ce n’est pas déjà fait, les agences de voyages doivent impérativement choisir une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), condition sine qua non pour être en conformité.

L’anticipation est capitale. « On a commencé à identifier les agences qui ont des back-offices vieillissants ou non compatibles. Cet été, on lance des phonings ciblés pour que chacun puisse se mettre en ordre de marche dans les temps », poursuit Philippe Bertholet.

Si cette réforme nécessite d’importants développements dans des délais restreints pour de nombreux acteurs, elle représente aussi une opportunité en termes de productivité.

Une dématérialisation pour gagner en productivité

« Ce sont plusieurs heures par semaine que les agences consacrent à la saisie manuelle. Aujourd’hui, un vendeur peut recopier les données d’un dossier jusqu’à cinq fois. Avec la dématérialisation, ce temps pourra être redirigé vers le cœur de métier, la relation client », souligne Philippe Bertholet.

En parallèle, les outils bancaires évoluent pour accompagner cette transformation. L’automatisation permettra un rapprochement plus fluide entre factures et trésorerie. « On va avoir une visibilité en temps réel sur ses comptes. Ce qui jusqu’ici demandait de nombreuses saisies manuelles », ajoute l’administrateur du Cediv.

Agences, TO, « Toute l’industrie doit se mettre au diapason »

Cette réforme concerne l’ensemble de la chaîne. Il est donc essentiel que toute la profession avance de concert. « Si les agences sont prêtes mais que les tour-opérateurs ne le sont pas, ça ne sert à rien. Toute l’industrie doit se mettre au diapason », conclut Philippe Bertholet.

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