Delta met la main sur Northwest
Les deux compagnies ont annoncé leur fusion pour un montant estimé à 17,7 milliards de dollars.
La consolidation repart de plus belle dans le secteur du transport aérien américain. Delta et Northwest, toutes deux membres de l’alliance Skyteam, ont annoncé mardi qu’elles allaient fusionner leurs activités par le biais d’un échange intégral d’actions, dont le montant est évalué à 17,7 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros). cette opération donnera naissance au premier transporteur mondial, qui arborera le nom de Delta. En février dernier, les deux transporteurs avaient déjà effectué une tentative de rapprochement mais l’accord avait échoué faute d’avoir obtenu l’accord préalable des 7.000 pilotes de Delta et des 5.000 de Northwest. Finalement, les deux compagnies ont repris les négociations la semaine dernière en prenant soin de repousser à une date ultérieure les négociations concernant le volet social de l’accord afin d’éviter tout échec de fusion.
Cette annonce intervient alors que le secteur du transport américain connaît à nouveau des difficultés et que les compagnies américaines ont toutes annoncé des plans d’économies, avec des réductions d’effectifs et des suspensions de lignes non rentables. Elle va aussi permettre de renforcer les deux transporteurs, alors que l’accord de ciel ouvert libérant la concurrence aérienne entre les Etats-Unis et l’Europe est entré en vigueur le 30 mars. En termes de lignes, le rapprochement devrait être relativement aisé puisque Delta et Northwest possèdent des réseaux complémentaires, avec une implantation dans le centre ouest américain et une ouverture vers les marchés asiatiques pour Northwest, et une présence forte à New York et un accès vers les Caraïbes et l’Amérique Latine pour Delta, via son hub d’Atlanta. Parallèlement, l’approbation par le département d’Etat américain aux transports de la demande d’immunité antitrust entre Air France, Delta, KLM, Northwest, Alitalia et CSA devrait faciliter la fusion et donner un atout très important à Skyteam face à ses rivales.
Air France-KLM a estimé hier dans un communiqué qu’une participation financière de sa part pour aider au rapprochement de ses deux partenaires américains n’était plus nécessaire comme cela avait été évoquée il y a deux mois. Compte tenu des ressources en liquidité de ces deux compagnies, celles-ci ne requièrent plus de financements supplémentaires à travers une augmentation de capital réservée à Air France-KLM, considère le groupe aérine franco-néerlandais.
