Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Croisières : l’alimentation électrique à quai obligatoire en 2030 dans l’UE

Un accord a été signé entre les eurodéputés et Etats membres de l’Union Européenne, visant à accélérer la décarbonation du secteur maritime.

En 2030, les navires de croisières et porte-conteneurs auront l’obligation d’utiliser le raccordement électrique à terre lorsqu’ils sont à quai, « dans les principaux ports de l’Union Européenne (UE) »… si ceux-ci sont équipés. L’obligation s’étendra à l’ensemble des « ports européens » en 2035, et permettra de diminuer la pollution atmosphérique de ces bateaux.

Récemment, le vote du paquet européen « Fit for 55 » prévoit l’obligation pour les principaux ports européens de s’équiper en prises électriques à quai pour les navires ferry, croisière et conteneur pour 2030 au plus tard. Les planètes devraient donc s’aligner dans quelques années, permettant ainsi aux navires de croisières de ne plus faire tourner leurs moteurs lors des escales.

Objectif : réduire de 80% les émissions des plus gros navires d’ici 2050

Cette décision est l’une des contraintes imposées au secteur maritime par l’UE, dans le cadre d’un accord plus global portant sur la décarbonation du secteur. Objectif : réduire de 80% les émissions carbone des plus gros navires voguant dans l’UE d’ici 2050 par rapport à 2020. L’Union avait déjà décidé fin novembre d’intégrer progressivement, d’ici 2027, le transport maritime à son marché carbone, afin d’obliger les navires de plus de 5 000 tonnes à acheter des « droits à polluer » correspondant à leurs émissions pour les inciter à se verdir.

Mais les 27 vont plus loin avec ce nouveau texte, qui fixe des objectifs pour réduire l’intensité en gaz à effet de serre des carburants maritimes : les émissions des plus gros navires devront être réduites de 2% en 2025 par rapport à 2020, puis de 14,5% en 2035 et 31% en 2040. L’exigence s’appliquera aux navires d’au moins 5 000 tonnes, qui fonctionnent essentiellement au fioul lourd et sont responsables de 90% des émissions de CO2 du secteur. La possible inclusion des navires plus petits sera cependant étudiée « d’ici 2028 ».

« Une véritable révolution »

Pour concrétiser ces objectifs, la part des « carburants renouvelables d’origine non-biologique » devra s’élever à 2% à partir de 2024 –une disposition qui alarme les armateurs, inquiets de leur disponibilité encore très limitée. Les armateurs y recourant pourront bénéficier jusqu’en 2035 de crédits supplémentaires pour compenser leurs émissions.

« C’est une véritable révolution (…) Nous garantissons des règles prévisibles à long terme pour faciliter l’investissement » des compagnies et des ports, estime l’eurodéputé (PPE, droite) Jörgen Warborn, rapporteur du texte, notant que les règles « obligeront les autres régions (du monde) à agir ». L’eurodéputé (Renew, libéraux) Pierre Karleskind se réjouissait, lui, de la reconnaissance de la propulsion à voile « comme technologie efficace pour décarboner », l’installation de voiles étant désormais récompensée dans le calcul de l’intensité carbone d’un navire.

Enfin, l’ONG Transport & Environment a salué « le début de la fin pour les navires sales au mazout », tout en déplorant « des lacunes du texte pouvant laisser perdurer l’usage de biocarburants ou carburants bas-carbone ». Actuellement, le secteur maritime est responsable de 3% des émissions mondiales.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique