Crash d’Air Algérie en 2014 : un procès en appel contre la compagnie Swiftair
En 2014, un crash d’Air Algérie avait causé la mort de 116 passagers, dont 54 Français. Swiftair, propriétaire de l’avion, a été renvoyée en correctionnelle.
Sept ans après le crash du vol AH5017 d’Air Algérie au Mali, la compagnie Swiftair, propriétaire de l’avion, est renvoyée en correctionnelle pour « homicides involontaires », accusée de « négligences » dans la formation de ses pilotes, a appris jeudi l’AFP de source proche du dossier.
La compagnie espagnole était la propriétaire du McDonnell Douglas MD-83, qu’elle avait loué avec l’équipage à Air Algérie. Le 24 juillet 2014, l’appareil qui effectuait un vol Ouagadougou-Alger s’était écrasé en plein Sahel, dans le nord du Mali, avec à son bord 110 passagers, dont 54 Français, 23 Burkinabés, des Libanais, des Algériens et six membres d’équipage, tous espagnols.
En pleine nuit dans une zone intertropicale orageuse, la non-activation du système d’antigivrage avait fini par entraîner la décélération des moteurs, sans réaction appropriée de l’équipage, jusqu’au décrochage fatal.
Le pilote ne devait pas être à bord
Dans leur ordonnance de 109 pages, datée du 18 mai et consultée par l’AFP, les juges d’instruction du pôle Accidents collectifs du tribunal de Paris ont suivi les réquisitions du parquet de Paris et décidé que la compagnie devait comparaître devant le tribunal faute d’avoir assuré « une formation suffisante à l’équipage », contribuant notamment à « sa non appréhension de la détérioration des paramètres moteurs » et à « son manque de réaction adaptée face à l’apparition du décrochage ».
« Je ne peux qu’être atterré par la démonstration sans ambiguïté des juges d’instruction qui révèle de manière évidente que le commandant de bord ne devait pas réglementairement être en vol le jour de l’accident », a réagi auprès de l’AFP Me Sébastien Busy, avocat des associations AH5017-Ensemble et Fenvac, ainsi que de plusieurs familles de victimes.
« Le procès obligera les dirigeants de Swiftair à s’expliquer devant une juridiction pénale et surtout devant les familles des victimes sur ses choix et sa volonté de contourner la règlementation pour économiser sur la sécurité, à quel prix ! », a-t-il ajouté.