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Coronavirus : le cri d’alarme des Voyages Rémi

Laurence Gérard et Fabrice Henocq, qui représentent l’agence de voyages et autocariste, interpellent Emmanuel Macron et lui demandent de prendre de nouvelles mesures pour les agences de voyages.

L’ensemble de l’industrie touristique est très largement impactée par la pandémie de Covid-19, et ses conséquences. Les Voyages Rémi subissent eux aussi « la crise de plein fouet » et demandent au chef de l’Etat l’adoption de mesures supplémentaires dans une lettre ouverte que nous publions.

Monsieur Le Président de la République,

Notre agence de voyages-autocariste subit de plein fouet la crise (une de plus !) due au COVID-19. Notre activité de transport de voyageurs est totalement paralysée depuis le 01/03/2020, date à laquelle les premières restrictions de circulation ont été annoncées et pour une durée indéterminée. Nous avons perdu l’intégralité de nos commandes jusqu’au 30/6 et n’enregistrons plus aucune vente depuis un mois déjà. La perte du chiffre d’affaires est colossale puisqu’elle représente à ce jour 1/3 de notre chiffre annuel… et ce n’est pas fini !

Nous avons mis en place toutes les mesures immédiates d’aide aux entreprises mais nous avons le regret de vous informer que celles-ci ne suffiront pas à sauver notre agence ni ses emplois. Pourtant, dès le 6 mars, affolés par les annulations en cascade, nous avons alerté toutes les instances et effectué toutes les démarches utiles : mise en place du chômage partiel, rupture de nos CDD, report des charges URSSAF, négociations avec les organismes financiers, demande de prêt de trésorerie…

Nous regrettons les réticences des banques à accepter de négocier à « l’amiable » puisqu’il aura fallu attendre que le médiateur de crédit aux entreprises saisi le 15/03 se rapproche de nos organismes financiers et l’ordonnance du 23/03 concernant les mesures d’urgence économique pour que nos demandes soient sérieusement discutées. Au final, nous avons perdu un mois de trésorerie précieuse, un mois pendant lequel les crédits-bails n’ont pu être suspendus. Il en résulte que notre entreprise, bien que réactive, se trouve aujourd’hui en difficulté. Une demande de crédit de trésorerie est engagée et verra peut-être son aboutissement avant que les agios ne commencent à s’additionner !? Permettez-nous de nous interroger sur les raisons pour lesquelles, une entreprise comme la nôtre soit obligée de s’endetter davantage afin de sortir d’une crise sanitaire, qualifiée de guerre lors de votre allocution du 16 mars ?

Laurence Gérard.
© Les Voyages Rémi

Nous sommes conscients de l’état d’urgence sanitaire, nous sommes conscients des efforts de notre gouvernement. Nous sommes conscients de tout ce qui a déjà été voté en faveur des entreprises du voyage pour les soutenir et limiter les faillites ; l’ordonnance du 25/03 nous autorisant à émettre des avoirs sur 18 mois est à ce titre une mesure forte non négligeable. Cependant, il est inutile de continuer à se voiler la face, d’autres mesures d’urgence seront indispensables pour maintenir toutes les entreprises de transport de voyageurs et les agences de voyages déjà accablées par les crises successives. Aujourd’hui, des milliers d’agences sont en péril, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés.

Afin de sauver notre PME qui ne survivra pas à la perte d’exploitation colossale au plus fort de la saison touristique, nous vous demandons de prendre les mesures conséquentes pour soutenir et préserver toutes les entreprises comme la nôtre :

  • Divulguer une date possible de fin de confinement pour anticiper la promotion de nos produits et relancer les ventes
  • Indemniser les pertes d’exploitation (les assurances s’y refusent pour l’instant)
  • Annuler les charges sociales et fiscales pendant toute la durée de la crise : un simple report n’est plus envisageable
  • Indemniser à 100% les salaires versés par les entreprises à l’activité interrompue
  • Mettre en place un fond d’aide exceptionnel pour la relance de l’activité
  • Lever les interdictions de déplacement des scolaires avec la fin du confinement

Nous sommes certains que l’Etat ne peut ignorer notre détresse face à l’impact économique du COVID-19 et nous attendons confiants les mesures urgentes qui nous permettrons de dépasser cette nouvelle crise, d’ampleur inégalée.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, nos sentiments respectueux.

Madame Gérard Laurence et Monsieur Fabrice Henocq représentants des Voyages Rémi (agence de voyages et autocariste)

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