Consolidation aérienne : les majors n’ont plus les moyens
En proie aux difficultés, Air France-KLM, British Airways et Lufthansa revoient leurs ambitions en matière de rachat ou de prise de participation.
Air France qui renonce à la compagnie tchèque CSA, British Airways, acculée par ses pertes, qui fait traîner en longueur sa fusion avec la fragile Iberia, Lufthansa qui pourrait céder sa participation dans BMI : les majors du secteur aérien n’ont plus les moyens de se payer des concurrentes pour se protéger de la crise. La compagnie allemande parvient encore à faire illusion, grâce au rachat d’Austrian Airlines à très bon compte, à peine 367 000 E pour les 41,56 % des parts détenues par l’État autrichien. Même si le transporteur a déboursé 166 ME pour obtenir 75 % des actions détenues par des privés, cette opération reste une bonne affaire : la Commission européenne a, en effet, autorisé l’octroi d’une aide publique de l’État autrichien de 500 ME à la compagnie nationale, soit le tiers de sa dette. De son côté, British Airways a d’autres priorités que de faire son marché. Elle cherche, par tous les moyens, à se refinancer, soit en faisant des économies, avec la suppression envisagée de la restauration gratuite à bord par exemple, soit en chassant de nouveaux capitaux. Dans ces conditions, inutile d’aller au repêchage de ses filiales comme OpenSkies, qui a dû fermer cet été la route Amsterdam – New York, faute de rentabilité : « Nous n’avons pas demandé l’avis ni l’aide de BA », se défend la compagnie. Air France, quant à elle, s’est montrée plus solidaire avec sa filiale Transavia, refinancée à hauteur de 12 ME, tandis que Transavia Hollande rajoutait 8 ME supplémentaires. Pour le numéro 1 européen, marquer sa présence sur le marché du low cost européen est une priorité. Pas CSA, la compagnie tchèque, pourtant membre de l’alliance SkyTeam. AF-KLM s’est en effet retirée de l’appel d’offres lancé en février dernier par la République tchèque pour la privatisation de sa compagnie pour cause de mauvaise « situation économique ».