Comment la SNCF devient une marketplace
A quelques jours du lancement de l’Assistant, nous avons interviewé Alexandre Viros. Avec une question clé : les deux applis SNCF et Oui.sncf vont-elles fusionner, à terme ?
Souvenez-vous : en 2015, Accor fusionnait ses 10 applications. Une décision logique, chaque marque décide en général de pousser une seule application auprès des mobinautes. La SNCF se distingue, avec deux applications : Oui.sncf d’un côté, et l’appli SNCF de l’autre, laquelle devient l’Assistant la semaine prochaine. Jusqu’où la compagnie ferroviaire poussera-t-elle sa transformation digitale ? Nous avons interviewé Alexandre Viros, directeur général de e-voyageurs SNCF.
L’Echo touristique : Au niveau du digital, vous avez fusionné les équipes Oui.sncf et SNCF. A terme, pourquoi pas une seule appli ?
Alexandre Viros : On ne s’interdit rien. Aujourd’hui, les deux applications correspondent à des usages clients très différents. Nous avons 18 millions porteurs de l’application Oui.sncf, 13 millions de l’appli SNCF. Oui.sncf a été conçue comme un point de vente de billets de train, sur les longues distances. L’appli SNCF était dédiée aux itinéraires du quotidien, et se transforme en marketplace des mobilités. Nous avons déjà procédé à la fusion des équipes, avec des technologies en commun entre Oui.sncf et la SNCF, ce qui crée des synergies. Pourquoi pas une seule appli ? On se pose la question. Il faudrait accompagner. Il y aurait alors un cheminement technologique qui n’est pas trivial. Aujourd’hui, l’Assistant démarre sur les mobilités du quotidien. Nous allons par étape.
L’appli SNCF devient l’Assistant le 18 juin. Quels sont les principaux changements ?
Nous devenons un Maps des mobilités, fluide et sans couture. L’application donnera toujours des informations sur les itinéraires, et vendra des modes de transport alternatifs au ferroviaire comme les taxis et les VTC. Et même des trottinettes ! Nous avons vocation à être une maison ouverte, en consolidant toutes les mobilités. Nous aurons 3 ou 4 nouveaux partenaires la semaine prochaine. Sur l’Assistant, nous aurons tous les modes de transport partagés et collectifs sauf l’avion.
Vous engrangez un CA de 4,7Mds d’€ en 2018. Comment poursuivre la croissance ?
La croissance est difficile à aller chercher. Nous avons mis en place des méthodes du retail pour être meilleurs sur le marketing, la distribution et le tunnel de conversion. Nous pensons gagner des parts de marché par l’expérience utilisateur. Le bot, même si nous en sommes aux prémisses, fait partie de la solution. Nous misons aussi sur l’élargissement de l’offre. Nous avons déjà une bonne partie des TER. Aujourd’hui, nous reroutons les utilisateurs vers le site BlaBlaCar. Demain, nous intégrerons complètement le covoiturage. Nous allons de plus chercher de l’audience à travers des partenariats, comme celui conclu avec Cdiscount. Aucune entreprise ne réussit en construisant des murs. Il faut bâtir des ponts avec le rail, être dans la coopétition. Nous avons aussi des ambitions nouvelles à l’international.
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