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Christian Sabbagh : « Pour que les agences utilisent NDC, il faut l’offre, le service et l’intégration »

Comment réussir la migration et faire grandir l’usage des NDC ? C’est à cette épineuse question qu’a dû répondre Christian Sabbagh, le président-fondateur d’Orchestra, lors de l’APG World Connect. Un événement qui a réuni des dirigeants de compagnies aériennes du monde entier du 27 au 29 octobre à Monaco.

La norme NDC est censée améliorer la distribution de voyages, mais elle peine à s’imposer… depuis quelques années déjà. Selon Christian Sabbagh, le patron d’Orchestra, l’offre, le service, l’intégration doivent s’améliorer afin de convaincre les agences de voyages.

L’offre constitue l’argument capital d’après Orchestra, qui intègre les services NDC pour quelques compagnies. « Sans une offre très complète, sans beaucoup de compagnies, sans avoir plus de 80% de ce que les agences vendent, cela va être vraiment dur de lancer les projets de migration, d’avoir un mix entre les GPS et les connexions directes. Si vous n’avez pas d’offres complètes, n’imaginez même pas que les NDC vont fonctionner » a, d’entrée de jeu, asséné le fondateur de la plateforme loisirs.

Christian Sabbagh © Alexandre Nestora

Une offre qui doit offrir des incentives 

Mais l’offre ne se résume pas seulement à l’accessibilité d’un maximum de compagnies. Ces transporteurs aériens doivent envisager comment ils fourniront, via les NDC, des tarifs spécifiques. Comment ils encourageront les agences de voyages à réserver via ce canal. « Si vous faîtes exactement la même chose que sur les GDS, si vous ne donnez pas d’incentives, ce sera très dur d’entamer une migration vers NDC et de demander à vos partenaires de changer leur manière de réserver un avion », a appuyé Christian Sabbagh face aux dirigeants de compagnies.

Le troisième volet dans l’offre, ce sont les frais ancillaires, bien au-delà des bagages. C’est d’ailleurs l’une des promesses de la norme NDC : vendre plus facilement des options. Mais il faut penser à de nouveaux frais ancillaires, ne venant pas forcément des compagnies, a poursuivi Christian Sabbagh. Par exemple celles des aéroports qui peut vendre une place dans un lounge. Mais aussi les hôtels, les voitures de location, des options pour les bagages perdue, etc.

Enfin, toujours concernant l’offre, les NDC doivent être un moyen pour les compagnies aériennes de se différencier. Pas seulement avec des prix, des horaires, ou des aéroports de départ, mais aussi dans la description du service. Avec des vidéos ou des photos par exemple. « C’est quelque chose de très important que l’on ne voit pas encore beaucoup » a regretté le patron d’Orchestra.

Un vrai service après-vente

Après l’offre, ce dont les agences ont besoin, « c’est un vrai service sur les NDC. C’est un aspect sous-estimé. Mais c’est très important pour ceux qui effectuent la réservation, d’avoir des fonctions de service centralisés. Avec un accès facile. Si les opérations restent complexes, il n’y aura pas de migration vers les NDC. »

Comment définir le service alors ? C’est surtout le service après-vente. Tout d’abord les frais ancillaires (encore). Quand le billet est vendu, il est toujours intéressant d’y ajouter des frais, même après la vente. Un autre élément est la réception de notifications. Quand il y a changement des horaires, ou tout autre changement sur le vol. Il faut que ces notifications soit intégrées dans les API. Il est également nécessaire d’offrir la possibilité de changer le billet dans le système intégré, ou encore de l’’annuler.

Intégrer NDC dans les outils des agents de voyages

Le dernier élément, après l’offre et les services, c’est l’intégration. « Il faut imaginer comment la vente des NDC va s’intégrer dans l’écosystème des agents ou tout autre organisation qui fait les réservations », explique Christian Sabbagh. 

« Une chose qui n’est pas très connue. Si les compagnies aériennes veulent voir leurs offres dans les packages des tour-opérateurs, elles doivent fournir un cache informatique qui donne les disponibilités des tarifs. Il n’y a que quelques compagnies qui le font. Souvent des low cost, mais c’est très rare. Si les compagnies veulent vraiment intégrer leurs tarifs spéciaux dans les systèmes des tour-opérateurs (seulement pour le loisir), elles doivent fournir ce cache », insiste le dirigeant. Les derniers éléments à intégrer sont la comptabilité, puisque la réservation doit bien apparaître quelque part, et les partenariats.

Certaines compagnies font déjà entre 5 et 10% de leur volume en NDC. « Dans les 10 prochaines années, cela va encore augmenter. Ce sera un facteur de croissance et de productivité pour l’industrie » a conclu Christian Sabbagh.

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