Boeing : le procès des crashs de 2018 et 2019 fixé au 23 juin 2025
La justice américaine a annoncé mardi l’ouverture d’un procès contre Boeing pour les crashes de 2018 et 2019. Il aura lieu en juin 2025.
Le juge fédéral texan en charge de l’affaire des crashs des avions Boeing 737 MAX 8 de 2018 et 2019 a fixé ce mardi la date d’ouverture d’un procès pénal contre l’avionneur américain au 23 juin 2025. Visé par des poursuites depuis les crashes des compagnies Lion Air en 2018 et Ethiopian Airlines en 2019, Boeing avait jusqu’ici bénéficié d’un accord dit de poursuites différées (DPA).
Conclu en 2021 avec le département américain de la Justice (DOJ), il permettait à l’avionneur d’éviter des poursuites pénales. En échange, celui-ci devait se plier à une période probatoire de trois ans et payer plusieurs milliards de dollars d’amendes et d’indemnisations. Boeing avait également reconnu avoir trompé les régulateurs sur le système MCAS, en cause lors des accidents de 2018 et 2019, qui avaient fait 348 morts.
Accord rejeté
Mais plusieurs incidents récents, comme la perte d’un panneau de fuselage par un 739 MAX 9 siglé Alaska Airlines, avaient mis à l’épreuve cette période probatoire, durant laquelle Boeing avait été contraint de réaliser des améliorations sur ces avions.
Ainsi, en juillet 2024, Boeing et le DOJ avaient annoncé un second DPA. Pour être définitif, cet accord devait être approuvé par Reed O’Connor, juge en charge de l’affaire. Il l’a rejeté début décembre. Les parties avaient jusqu’au 11 avril pour avancer sur un nouvel accord ou, faute d’arrangement, pour agréer au procès.
Toutefois, le magistrat a décidé ce mardi d’annuler cette échéance, et de « au contraire, de fixer une date de procès pour cette affaire au lundi 23 juin 2025 », rapporte l’AFP.
Traitement plus indulgent pour Boeing
Le Wall Street Journal avait révélé lundi que l’avionneur cherchait à faire annuler ce second DPA, espérant « un traitement plus indulgent de la part du ministère de la Justice qui, sous l’administration Trump, examine de nombreuses affaires pénales dont le procès n’est pas encore ouvert ou qui n’ont pas encore été validées par un juge ». En somme, Boeing espérait faire annuler le DPA précédent et en obtenir un nouveau sous l’administration Trump, qui pourrait se montrer plus indulgente.
Malgré la décision de mardi, Boeing a encore la possibilité, avant le 23 juin, de s’entendre avec le DOJ sur un nouvel accord. Si celui-ci est validé par M. O’Connor, il permettrait à nouveau à l’avionneur d’éviter un procès. Pour le moment, le juge n’a donné aucun détail supplémentaire, hormis un calendrier sur le processus à suivre par les parties en vue du procès.
Malgré les actualités judiciaires entourant Boeing, l’avionneur a récemment décroché une commande de 17 avions 737 MAX 8 auprès de Japan Airlines.