Biocarburants : les low-cost européennes veulent étendre l’obligation au long-courrier
Plusieurs low-cost ont écrit à l’Union européenne pour demander d’appliquer les quotas de biocarburant à tous les vols, pas seulement au court-courrier.
Des low-cost européennes, des entreprises du secteur aéronautique et des ONG ont exprimé leur inquiétude quant aux propositions politiques visant à limiter le champ d’application de l’initiative ReFuel EU Aviation de l’Union européenne aux seuls vols intra-Union européenne. La nouvelle législation, qui sera proposée par la Commission, devrait obliger le secteur de l’aviation à mélanger un pourcentage de carburants d’aviation durables ou SAF (Sustainable Aviation Fuels) au carburant à base de kérosène.
Dans une lettre, envoyée au vice-président Frans Timmermans et à la commissaire aux transports Adina Vălean, la coalition (dont Ryanair, EasyJet ou encore Wizz Air) souligne que les opérations long-courriers sont la principale source de l’impact climatique du secteur.
Selon des chiffres récents d’Eurocontrol, seulement 6% des vols, ceux de plus de 4 000 km, génèrent la moitié des émissions de CO2 des émissions de CO2 de l’aviation. « L’augmentation de l’approvisionnement en carburant aviation durable pour couvrir seulement 10% des besoins des vols long-courriers, permettrait de réduire les émissions nettes de CO2 plus qu’il n’est possible de le faire pour les vols court-courriers », d’après Eurocontrol.
La coalition demande un effort collectif
« En outre, les vols hors UE et les opérations de hub long-courrier sont déjà exclus de nombreuses politiques environnementales européennes, telles que la directive sur les émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses politiques environnementales européennes telles que le système d’échange de quotas d’émission (ETS) » explique la coalition.
Les signataires demandent donc à la Commission européenne de s’assurer que l’usage des SAF ne retarde pas le développement de la propulsion à zéro émission (c’est-à-dire l’hydrogène ou l’électricité).
« La politique SAF de l’UE n’aura un impact considérable sur les émissions de l’aviation que si nous faisons tous notre part, y compris les opérateurs long-courriers qui sont la plus grande source d’émissions, indique Johan Lundgren, CEO d’easyJet. Les SAF ne sont qu’une étape intermédiaire pour les transporteurs court-courriers. Notre solution ultime est la propulsion à émissions nulles. C’est pourquoi il est crucial qu’il y ait des incitations spécifiques pour les technologies à émissions nulles comme l’électricité et l’hydrogène. Nous devons donc éviter que toutes les ressources soient attirées par les SAF, qui ne résolvent pas entièrement le problème. »