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Avec le MSC World Europa, MSC fait « un pas en avant vers la croisière du futur »

La compagnie de croisières italo-suisse a pris livraison de son nouveau fleuron, le premier paquebot propulsé au Gaz naturel liquéfie (GNL) construit en France.

333 mètres de long, 68 mètres de haut et jusqu’à 6 700 passagers embarqués : le MSC World Europa, livré ce lundi à MSC Croisières, affiche des statistiques qui s’inscrivent dans la lignée des plus grands navires du secteur. Mais la compagnie de croisières, et les Chantiers de l’Atlantique, qui ont construit le paquebot, l’assurent : c’est l’un des moins polluants au monde, dans sa catégorie, en termes d’émissions par passager.

« Ce navire représente une nouvelle étape dans le cadre de la rédaction de l’impact environnemental des paquebots. C’est le navire le moins émissif en CO2 par tonneau de jauge de toute la flotte mondiale de paquebots », a assuré Laurent Castaing, le directeur général des Chantiers de l’Atlantique, durant la cérémonie de livraison, qui s’est tenue à Saint-Nazaire le lundi 24 octobre.

Le GNL… faute de mieux

Le MSC World Europa est également propulsé au GNL, un carburant qui devrait s’imposer dans l’industrie de la croisière dans les années à venir. « Au lieu que le navire et la propulsion soient alimentés par du fioul, on l’a remplacé par du gaz. Donc ça veut dire, en termes d’efficacité environnementale, à équivalence avec le fioul, c’est 25% de CO2 en moins », précise Patrick Pourbaix, le directeur général de MSC Croisières en France et en Belgique. « Le gaz naturel liquéfié permet de réduire presque en totalité les émissions d’oxyde de soufre », reconnaît Fanny Pointet, responsable du transport maritime en France pour l’ONG Transport et Environnement.

Tout en nuançant. « La promotion du gaz dans le transport maritime, ce n’est pas une bonne idée, parce que sur le plan climatique, cela reste mauvais. Sur le plan de la sécurité énergétique, c’est mauvais », ajoute Fanny Pointet.

« Si on a choisi l’option du gaz naturel (…) c’est parce qu’aujourd’hui, c’est le combustible qui est le plus accessible. On pourrait accélérer peut-être la transition vers l’hydrogène. Le problème, c’est qu’on ne trouve pas assez d’hydrogène aujourd’hui sur Terre pour alimenter tous les navires », estime Patrick Pourbaix.

Un navire zéro émission « n’existe pas encore »…

« Aujourd’hui, notre carnet de commandes ne comprend que des navires qui pourront utiliser soit du GNL soit du méthanol. La version qu’on peut qualifier de ‘verte’, c’est-à-dire non émissive, de ces carburants, n’existe pas encore. Mais dès qu’on aura ces carburants sous forme zéro émission, on pourra les utiliser et on pourra avoir des navires zéro émission », assure Laurent Castaing.

A l’image du raccordement électrique, qui permet de faire fonctionner le navire à quai sans utiliser ses moteurs – et qui est installé dans un nombre restreint de ports pour le moment – MSC Croisières est contrainte d’attendre que ses partenaires opérationnels investissent. Faute de mieux, donc, la compagnie innove à son rythme.

… mais le Yacht Club l’est grâce à un prototype de pile

Le MSC World Europa embarque, par exemple, un prototype de pile à combustible, d’une capacité de 150 kilowatts. Une première mondiale pour un navire fonctionnant au GNL, selon la compagnie. « C’est un prototype, donc nous allons observer son efficacité lorsque le navire recevra ses premiers clients. Mais, pour avoir un ordre d’idée, cette pile génère la consommation du Yacht Club », l’espace Premium de la compagnie, qui abrite 152 cabines sur le MSC World Europa. Soit 300 passagers. « On peut donc considérer que le Yacht Club est à zéro émission carbone. »

Patrick Pourbaix à bord du MSC World Europa, le 24 octobre 2022, à Saint-Nazaire. © Florian De Paola

Le chemin sera donc encore long avant de voir naviguer un « navire zéro émission ». Mais l’industrie, en investissant massivement, suit la voie de la transition de son activité. « C’est ce qu’incarne le MSC World Europa : un pas en avant vers la croisière du futur, à bord de navires toujours plus confortables, toujours plus personnalisables en fonction des passagers, et de moins en moins polluants », estime Patrick Pourbaix.

En attendant, d’autres défis attendent le nouveau fleuron de MSC Croisières. Dans la semaine, il prendra la direction de Doha (Qatar), où il servira d’hôtel flottant, pendant un mois, à l’occasion de la Coupe du Monde de football. Dans un port ultra-moderne, où le GNL ne manquera pas – le Qatar en est l’un des plus grands exportateurs mondial – mais où le raccordement électrique ne permet pas de « brancher » le bateau, à quai…

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