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Brune Poirson (Accor) : « Le tourisme doit passer d’une logique de prédateur à contributeur »

Dans le cadre de la convention d’ADN Tourisme à Marseille le 20 octobre, la directrice du développement durable du groupe Accor a livré ses commentaires sur la transition en cours.

Invitée à témoigner lors de la convention ADN Tourisme sur le thème « Pour un tourisme positif », Brune Poirson a parlé de la stratégie durable chez Accor, dont elle s’occupe désormais. Honnête, l’ex-secrétaire d’Etat à la Transition écologique a reconnu que le groupe avait fortement souffert de la pandémie et que « l’économie primait encore pour se relever du Covid ». Selon elle, il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour défendre la cause écologique. Certes, la prise de conscience est là : attirer des clients dans des zones moins touristiques, favoriser le « bleisure » (mix entre séjours loisirs et voyages d’affaires), diversifier les flux de fréquentation dans le temps et l’espace. Mais la question se pose toujours sur la réduction de la dépendance aux voyages en avion.

En tout cas, elle milite pour que la neutralité carbone ne soit pas entièrement laissée à la responsabilité des élus et de l’Etat. « Les entreprises privées ont un grand rôle à jouer », estime-t-elle. A Marseille, par exemple, Accor s’est engagé dans l’éco-label Clef Verte, mondialement reconnu, avec six établissements récompensés depuis juillet dernier. Une prochaine session en novembre devrait déboucher sur la labellisation de trois autres hôtels du groupe.

Brune Poirson tente de voir au-delà du périmètre d’Accor. « Pourquoi ne pas travailler en coalition avec tous les hôtels du littoral pour contribuer à restaurer les herbiers de posidonies, transformables en crédit carbone ? », lance-t-elle.

De multinational à multi local

Concernant le plan de sobriété décidé par le gouvernement, elle détaille les mesures prises chez Accor « quitte à ne pas faire plaisir aux clients » : une température de 19° dans les chambres, 17° dans les couloirs des hôtels, des horaires réduits d’accès aux spas, des minibars débranchés.  « C’est à nous d’arrêter la surenchère et de ne pas inonder les clients d’objets en plastique », ajoute-t-elle. Ce qui a du poids dans un groupe de 5300 hôtels, dont plus de 1600 en France (151 000 chambres). Quant à la nourriture, elle peut être traitée auprès de producteurs locaux, pour passer d’une échelle multinationale à multi locale.

Une formation de 5 heures a été délivrée aux dirigeants et aux collaborateurs, et les bonus des dirigeants sont calculés en fonction du CO2 économisé. Idem pour les émissions obligataires auprès des investisseurs, liées à la décarbonation. « Un hôtel est une mini-ville en soi, c’est la bonne échelle pour redéfinir une stratégie, à la fois pour les salariés et les clients », conclut-elle. « Le tourisme doit évoluer d’une logique prédatrice à contributrice ».

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GESTE : un seul CDI, plusieurs employeurs dans l’hôtellerie

Pour tenter de rendre attractifs les métiers en tension de l’hôtellerie-restauration, une convention a été signée entre le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Lab RSE et un groupement d’employeurs. Baptisé Groupement Employeurs du Sud pour un Tourisme Engagé (GESTE), la structure rassemble une vingtaine d’hôteliers, qui offrent à ce jour une centaine de postes de saisonniers. Tous signataires d’une charte RSE (ils ont reçu 4 heures de formation), ils proposent des CDI souples, sur la base de partage d’employés. Le candidat signe un contrat avec un employeur, sur une durée de quelques mois, puis poursuit son contrat chez un autre employeur du même groupement, le but étant de faire tourner les saisonniers tout en les fidélisant. Si elle montre son efficacité, l’initiative est appelée à se développer dans d’autres régions et auprès d’autres opérateurs.

1 commentaire
  1. Marechal dit

    La perception du tourisme peut sans doute évoluer, comme ses acteurs.
    Mais il n’a jamais été sciemment perturbateur d’environnement, ni nuisible !

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