Assurance grippe A : des ventes en ordre dispersé

«Les assurances contre la grippe A ? Personne n’en demande. Et nous ne les proposons pas non plus spontanément. » Dans cette agence Castellane Voyages, à Marseille, le sujet qui a mobilisé tour-opérateurs et assureurs ces dernières semaines est évacué en quelques mots. « Tous les jours, je reçois des informations à ce propos, poursuit notre interlocutrice, mais ce n’est pas une question que les clients abordent. » Insouciance méditerranéenne ? À Lyon, l’agence Carrefour Voyages de la Part-Dieu tient le même discours. « Nous n’avons écoulé qu’une seule assurance de ce type en une semaine, sur une vingtaine de dossiers réaliwsés, nous explique-t-on. Mais nous la proposons systématiquement. » « Pour vendre ces assurances, encore faudrait-il vendre des voyages », renchérit-on à l’agence Franklin Voyages, à Nantes. Amère conclusion…

POURTANT, CES PRODUITS SE VENDENT

Les assureurs affirment pourtant que c’est sous la pression de TO, soucieux de répondre aux angoisses de leurs clients, que des garanties supplémentaires ont été élaborées. Et ils jurent que ces produits se vendent comme des petits pains. « Même s’il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan, on constate que le taux de prise de ces produits est très élevé, confie Hubert Chemla, le président du directoire de l’Européenne d’assurances. Environ 70 % des personnes qui achètent une assurance voyage choisissent également la protection spéciale grippe A. » Un constat que confirme l’agence Rome Voyages, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Dans ce point de vente, « tout le monde réclame l’assurance grippe A, explique-t-on. Et nous n’avons même pas besoin de la suggérer. » Est-ce la traditionnelle césure entre province et capitale ? Un point semble toutefois faire l’unanimité parmi les vendeurs : l’existence de ces garanties ne suffira pas à relancer les ventes de voyage. Tout au plus permettront-elles d’éviter qu’elles ne s’effondrent davantage encore…