Air France : Encore trop tôt pour parler de suppressions d’emplois
Le plan "Transform 2015" doit permettre au groupe Air France-KLM de revenir dans le vert. Mais les restructurations prévues inquiètent les syndicats.
A ce stade, il est "encore trop tôt pour parler de suppressions d’emplois" a expliqué Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France, lors de la présentation des résultats annuels de la compagnie, jeudi 8 mars. Dans le cadre du plan "Transform 2015", devant permettre au groupe de revenir dans le vert, plusieurs mesures concernant l’emploi à Air France doivent être mises en œuvre.
La possibilité d’un plan social, qui serait annoncé après les élections, inquiète. "A ce stade, rien n’est exclu", a expliqué Alexandre de Juniac. Mais les syndicats se concentrent également sur la renégociation des accords collectifs. La CGT Air France a réagi hier en dénonçant un climat social "tendu" et qui se dégrade. Selon le syndicat, le court et moyen courrier est "sous haute pression", et la direction a "évoqué" "la probabilité de création d'une filiale spécifique dédiée à cette activité".
Les négociations, qui ont débuté fin février, devraient aboutir à un accord en juin, espère la direction. Mais dans le cas contraire, la compagnie devrait dénoncer les accords existants et reporter d’un an la mise en ouvre de nouvelles règles et les économies associées.
Confronté à une situation similaire, le personnel d’Iberia, qui a lancé sa low cost Iberia Express pour réduire les pertes du groupe sur le court et moyen-courrier, a multiplié les grèves. Iberia se prépare à affronter 24 jours de grève entre le 16 mars et le 28 mai.
Air France-KLM a publié hier une perte nette de 809 millions d’euros à l'issue de l'année 2011, pour un chiffre d'affaires en hausse de 4,5% à 24,36 milliards d'euros. La compagnie Air France, seule, affiche une perte d'exploitation de 560 millions d'euros. Le plan "Transform 2015" prévoit notamment d'améliorer de 20% "l'efficacité économique" afin de revenir à un réseau moyen-courrier à l'équilibre en 2013, contre 700 millions d'euros de pertes en 2011.