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Agents de voyages à domicile : que sont-ils devenus ?

La vente de voyages à domicile a-t-elle résisté à des mois de pandémie ? Cinq acteurs nous ont répondu, leurs témoignages sont très différents les uns des autres.

Alors que la reprise se fait sentir, que deviennent les agents de voyages à domicile ? Christine Petyt, pionnière en la matière, ne cache pas les difficultés des derniers mois. Mais la créatrice du réseau Desirs2Reves en 2008 croit au rebond du modèle.

« En 2020, grâce à leur statut de salarié à temps partiel, nos 18 agents de voyages à domicile ont pu bénéficier d’un licenciement économique et d’un contrat de sécurisation professionnelle, qui leur garantit une formation et une priorité à l’embauche. Ils n’ont pas été abandonnés ». 

« Je reste optimiste sur cette forme de distribution, qui sort renforcée de la crise, estime Christine Petyt. Nous étions déjà rodés sur les outils de vente à distance ». Selon elle, l’absence de frais de structure a épargné l’entreprise, et le suivi des clients a été facilité. « Dès que la demande sera à nouveau forte, nous repartirons de plus belle », poursuit-elle.

Des experts indépendants

De son côté, Frédéric d’Hauthuille, fondateur de Monde Authentique, a réussi à compenser la douzaine de départs de salariés en 2020 grâce à des collaborateurs indépendants. « J’en fais travailler 11, contre 3 avant la pandémie. Ils ont des compétences rares sur nos destinations et cumulent plusieurs missions dans le tourisme. Je suis bien content de compter sur des vendeurs experts au moment de la reprise ». La plupart d’entre eux perçoivent des commissions sur la marge réalisée, et habitent Paris.

Eric Baetens, créateur du site Ericandthetrip en 2016, est lui aussi persuadé que la formule est vouée à perdurer. « Les clients ont besoin de services, pas d’agences physiques », dit-il. Eric travaille de chez lui à Evian, et compte 20 à 30% de clientèle locale. « La pandémie n’a pas bouleversé ma façon de travailler, j’étais déjà équipé pour travailler à distance ». Le fonds de solidarité, et les charges peu élevées, l’ont aidé à tenir pendant des mois. Il lui reste environ 25 voyages à reporter de l’été 2020. « Après le Covid, les gens recherchent de la réassurance et davantage de propositions sur-mesure ».

Silence radio chez TUI

Jean Dionnet, président du réseau Univairmer, qui a développé en parallèle une formule de « coach voyages », précise que les 23 agents à domicile ne sont pas salariés, mais rattachés à une agence et perçoivent une commission sur leurs ventes. Ils ont une autre activité par ailleurs. « A fin mai, la demande de voyages est forte, mais il n’y a pas de visibilité sur les destinations long-courriers, qui constituent l’essentiel de leur activité ». La période post-Covid reste encore incertaine.

Chez TUI, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, la formule n’a pas vraiment rencontré le succès escompté. Le groupe s’était fixé un objectif ambitieux de 100 « ambassadeurs » en juin 2016, et n’en comptait que 6 en 2018.

Quant à Philippe Taïeb, à la tête de Jancarthier Voyages, qui avait repris le réseau Travelia en 2005, il ne compte plus que trois agents à domicile. « Ce n’est pas significatif, avoue-t-il. Pour le collaborateur, la formule ne peut convenir qu’en complément de revenus. Ce n’est pas rentable, et nous avons du mal à recruter ». Pour séduire les clients, il croit davantage à l’attrait d’une agence physique, au concept cosy, qui allie les services et les contacts.

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1 commentaire
  1. Harry CANTONEY dit

    Aaaaah…………………..
    Ne travailler qu’avec des « collaborateurs indépendants »…….
    Le rève, n’est pas?
    La masse salariale passe en frais variables.
    Ce n’est pas très moral mais que voulez-vous, c’est juste sur le dos de nos équipes, pas du nôtre.
    Bon, le secteur n’en sort pas grandi encore une fois, mais on s’en fout : On est pas là pour faire grandir le secteur ni faire de la morale, on est là pour faire de l’oseille à court terme.
    (Généralement ce sont les mêmes qui ne rembourseront pas les « avoir Covid ». Cette fois, ce sera sur le dos des clients).
    Attention toutefois, même Uber s’y casse les dents malgré ses équipes juridiques affûtées.
    Je ne saurais trop vous suggérer d’éviter le mot « Collaborateur » comme cela vient d’être fait à deux reprises dans les interviews ci-dessus, au risque de voir votre « collaboration » requalifiée en travail dissimulé devant les Tribunaux.

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