Aérien : l’UFC Que Choisir veut interdire les vols à moins de 4 heures en train
Le débat n’est pas fini. L’UFC Que Choisir vient y ajouter son grain de sel, avec une étude affirmant que les 2 heures 30 prévues par le projet de loi sont inefficaces.
Alors que les députés doivent examiner ce week-end l’article du projet de loi Climat et Résilience relatif à l’interdiction de certains vols intérieurs en cas d’alternative ferroviaire satisfaisante, l’UFC-Que choisir demande vendredi de faire passer à 4 heures le seuil d’interdiction des vols intérieurs lorsqu’une alternative existe par train. Selon elle, les 2 heures 30 prévues par le projet de loi Climat aboutissent à un « gain environnemental dérisoire ».
Pour cela elle publie une étude exclusive sur les impacts économiques et environnementaux de cette mesure « qui met au jour son échec annoncé ». L’association de défense des consommateurs estime que placer la limite à 2 heures 30 va aboutir à la suppression de seulement cinq lignes, Paris-Bordeaux, Paris-Lyon, Paris-Nantes, Paris-Rennes et Lyon-Marseille, représentant au total 12% du trafic intérieur en France.
« Vider la mesure de sa substance »
Une telle mesure ne représenterait que 3,5% des émissions totales de CO2 que représente le transport aérien métropolitain, souligne aussi l’UFC-Que choisir. Et ce notamment du fait que les vols en correspondance sont exclus du projet de loi « Climat et résilience », en cours d’examen au Parlement.
« Notre étude montre que, loin d’être anecdotique, le choix du gouvernement vise en réalité à vider la mesure de sa substance, indique UFC Que Choisir. Seules 5 lignes restent concernées par la mesure, représentant 12% des passagers ayant emprunté un vol intérieur métropolitain, contre 18 lignes au seuil des 4 heures (30 % des passagers). De quoi s’interroger sur la volonté des pouvoirs publics de s’attaquer à la question de l’impact environnemental des lignes intérieures : au seuil des 2 h 30, l’effet sur les émissions de CO2 est 3 fois moins élevé qu’au seuil des 4 heures. »
Attention au monopole de la SNCF
L’organisme préconise d’exempter « non les lignes mais les voyageurs, lorsqu’ils peuvent apporter la preuve qu’ils sont en correspondance ». Celui-ci assure que le train pourrait absorber le report du trafic aérien dans ce scénario, tout en concédant que « des déficits d’offre pourraient apparaître aux heures de pointe ou les jours de forte affluence », et que certaines liaisons prendraient plus de temps.
Par ailleurs, l’UFC s’inquiète d’un « risque de monopole SNCF » qui pourrait être atténué par l’ouverture à la concurrence, et souligne la nécessité pour le rail de proposer des prestations « à la hauteur » des attentes des usagers, « en termes d’offre, de fiabilité et de confort ».
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Faudrait interdire les cons….ça nous ferait du bien….