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Aérien : les créneaux horaires au centre de tous les convoitises

Que ce soit ceux de Thomas Cook ou ceux d’Aigle Azur, les créneaux horaires sont toujours au centre de toutes les convoitises. Après la faillite d’Air Med, il y avait eu trois fois plus de demandes de créneaux que de créneaux disponibles.

Que va-t-il advenir des slots tant prisés d’Aigle Azur à Orly. Selon la Tribune, l’État a indiqué au Cohor, le gestionnaire des créneaux horaires en France, qu’il allait préempter 20% des quelque 9150 créneaux disponible depuis la faillite de la compagnie française. Les 7300 créneaux restants ne seront pas distribués avant début décembre.

Cette main basse de l’Etat sur 1 800 slots s’explique par son obligation d’assurer certaines liaisons considérées comme primordiales pour assurer le désenclavement de régions françaises isolées. Il ne restera donc que 7300 créneaux à distribuer pour les autres compagnies aériennes. Soit l’équivalent de 10 vols quotidiens, selon la Tribune.

Vers une monétarisation des slots ?

Cette décision de l’Etat intervient alors que la Commission Européenne remet sur la table son projet de monétarisation des créneaux horaires. Toujours selon le quotidien économique, huit ans après avoir renoncé à son projet de création d’un marché des créneaux horaires de décollage et d’atterrissage (« slots ») pour les aéroports européens congestionnés, l’Europe a mandaté un cabinet de conseil pour mettre à jour l’étude d’impact qui avait servie de support à sa proposition en 2011.

La vente des créneaux horaires entre compagnies aériennes, aujourd’hui interdite, serait donc autorisée, comme actuellement au Royaume-Uni.

Pour exemple, Easyjet vient d’annoncer le rachat de 12 créneaux d’été et 8 créneaux d’hiver à l’aéroport londonien de Gatwick, ainsi que 6 créneaux d’été et 1 créneau d’hiver à l’aéroport de Bristol. La compagnie aérienne la plus utilisée d’Europe a déboursé 36 millions de livre sterling, soit près de 42 millions d’euros, pour mettre la main sur ces « slots » si précieux pour les compagnies aériennes.

Les slots : un bien public ou privé ?

Certains pensent que ce nouveau système faciliterait l’arrivée de nouveaux entrants sur les aéroports européens saturés. Une chose est sûre, on peut se questionner sur la question de la vente définitive d’un actif tel qu’un créneau horaire qui ne sont pas des biens comme les autres.

C’est une capacité d’accueil dans un aéroport (jusqu’à présent public), ce qui doit rester un bien public. On peut se demander pourquoi les Etats ne cherchent pas forcément à les exploiter contre un loyer, comme elle le fait déjà pour ses fréquences mobiles. Affaire à suivre.

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