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Aérien : Dubaï va renflouer les caisses de la compagnie Emirates

Le prince de l’émirat, Cheikh Hamdane ben Mohammed ben Rached Al-Maktoum, n’a pas précisé le montant de l’enveloppe d’aide à Emirates.

Dubaï a décidé mardi de soutenir Emirates par une injection de capital destinée à aider le transporteur aérien à traverser la crise du nouveau coronavirus qui l’a obligé à suspendre ses vols de passagers. Avec sa flotte de 271 gros-porteurs, c’est la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient et une pièce maîtresse de l’économie de Dubaï et des Émirats arabes unis en général.

« Le gouvernement de Dubaï s’engage à soutenir pleinement Emirates en ce moment critique et va injecter des capitaux dans la compagnie », a déclaré le prince héritier de l’émirat, Cheikh Hamdane ben Mohammed ben Rached Al-Maktoum, sur Twitter. « Emirates, notre transporteur national, a fait de Dubaï une plaque tournante mondiale du transport aérien et a une grande valeur stratégique étant l’un des principaux piliers de l’économie de Dubaï, ainsi que de l’économie des Emirats arabes unis en général », a-t-il ajouté. Le prince héritier de Dubaï n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de l’intervention, mais indiqué que d’autres détails seraient annoncés ultérieurement.

Réduction des salaires

Emirates, qui possède la plus grande flotte du monde d’avions géants A-380 avec 113 exemplaires, a suspendu ses vols de passagers la semaine dernière au moment où les Émirats arabes unis prenaient des mesures pour contenir la propagation du nouveau coronavirus. Le transporteur a réduit ses coûts en baissant de 25 à 50% les salaires de base de la plupart de ses 100.000 employés, en soulignant que cette décision avait pour but d’éviter des licenciements.

La compagnie a transporté environ 90 millions de passagers l’année dernière et était l’une des rares à avoir dégagé des bénéfices ces dernières années.

L’Organisation arabe des transporteurs aériens (AACO) a exhorté les gouvernements régionaux à fournir d’urgence une aide financière aux compagnies nationales, en plus d’allègements fiscaux et d’exonérations des frais. « Le point intéressant » dans le geste de Dubaï « c’est la reconnaissance de l’importance des transporteurs dans l’économie des Emirats. C’est une question clé, c’est l’approche que tout gouvernement devrait avoir », a commenté mardi Alexandre de Juniac, le président de l’Association internationale du transport aérien (Iata) lors d’une conférence de presse téléphonique.

De nombreux pays en soutien de leur compagnie

« Plusieurs gouvernements répondent de manière positive au besoin de mesures de soulagement », a-t-il poursuivi en citant la Colombie, les Etats-Unis, Singapour, l’Australie, la Chine, la Nouvelle Zélande et la Norvège.

« Plus récemment le Brésil, le Canada, la Colombie et les Pays Bas ont assoupli les règles permettant aux compagnies d’offrir un avoir plutôt que de rembourser un vol annulé » en raison des fermetures de frontières liées au coronavirus, permettant aux compagnies de préserver leur trésorerie dans l’immédiat, a-t-il ajouté précisant que ces billets non utilisés représentent en tout pour le secteur 35 milliards de dollars.

« Les compagnies aériennes ne peuvent pas réduire leurs charges assez rapidement pour garder une longueur d’avance par rapport à l’impact de la crise », selon l’Iata qui estime que, sans aides, leurs trésoreries vont enregistrer « une détérioration de 61 milliards de dollars au deuxième trimestre » alors qu’en moyenne, selon l’association, elles avaient devant elles en début d’année deux mois de cash.

A quand une décision pour la France ?

En France, aucune décision n’a été prise concernant Air France. Il y a peu, la Fédération nationale de l’aviation marchande soulignait que la situation des compagnies aériennes françaises « est simplement catastrophique ; l’ensemble du secteur vit un choc sans précédent. Face à cette situation, les mesures prises par le gouvernement sont nécessaires mais ne seront pas suffisantes pour sauvegarder le pavillon français en situation de survie. Il convient d’ores et déjà de réfléchir aux aménagements du cadre fiscal et social du transport aérien français qui seront nécessaires pour permettre aux compagnies françaises de contribuer à l’indispensable reprise de l’activité économique du pays. »

La semaine dernière, Iata avait estimé que les revenus des compagnies aériennes du Moyen-Orient devraient chuter de 19 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 39% par rapport à l’année dernière. « L’industrie du transport aérien est confrontée à sa plus grave crise (…) Pour les compagnies aériennes, c’est Apocalypse Now », avait déclaré M. de Juniac.

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