Accor peine à réduire ses rejets de CO2
Le groupe dresse son bilan annuel en matière de développement durable. La plupart des indicateurs progressent à l'exception de la consommation d'énergie.
Accor vient de présenter son bilan 2013 en matière de développement durable. Le groupe s'est fixé des objectifs ambitieux pour la réduction de son impact environnemental et social entre 2011 et 2015, avec son pogramme Planet 21. A mi-parcours, le nouveau directeur du développement durable du groupe, Arnaud Herrmann, dresse un état des lieux.
Au moins 2/3 des objectifs vont être atteints
"Le bilan est positif même s'il y a des points d'amélioration. Sur les 21 objectifs, les deux tiers sont en voie d’être atteints, et certains le seront avant 2015. Par exemple, 95% des hôtels utilisent déjà des produits écolabelisés. En développant avec nos fournisseurs de nouveaux conditionnements pour les produits d'entretien, nous avons réussi à réduire de 97% le poids de l’emballage".
Le groupe met également en avant son initiative Plant For the Planet. Grâce à l'implication des hôteliers et des clients, la réutilisation des serviettes a permis, outre les économies d'eau, de planter 3,5 millions d'arbres en 5 ans. 41% des hôtels participent déjà au programme. Les procédures ont été simplifiées pour atteindre 60% en 2015.
Les rejets de CO2 progressent
Le groupe hôtelier reste toutefois en retard sur trois objectifs cruciaux. En 2013, la consommation d'eau (-5,2%) et d'énergie (+0,3%) ainsi que les rejets de CO2 (+0,6%) restent loin de l'objectif de -10% entre 2011 et 2015.
La consommation moyenne des hôtels du groupe est pénalisée par l'ouverture de nouveaux établissements dans les pays émergeants. "A Dubaï, la climatisation est à 17°c. En Chine, les grandes enseignes lumineuses sont particulièrement gourmandes en énergie. Au Moyen-Orient et en Asie, la maturité de prise en compte des questions environnementales n'est pas la même qu'en Europe".
Autre problème, dans les établissements européens, les consommations continuent à baisser mais à un rythme moindre. "Nous avons déjà fait beaucoup de choses entre 2006 et 2010 sur l'optimisation des ressources, en réduisant de 12% la consommation d’eau par chambre louée. Nous continuons à progresser. Mais pour aller plus loin, il faudrait des ruptures, comme les toilettes sèches ou le recyclage de l'eau de pluie. Mais cela représente un coût important et il y a des freins réglementaires".
L'impact de la restauration
Accor précise toutefois que l'essentiel de son impact environnemental est lié à la restauration avec la consommation indirecte d'eau, de surfaces agricoles et de produits phytosanitaires. "Je ne pense pas que le carbone soit la préoccupation majeure dans le secteur de l'hôtellerie. Nous nous concentrons plutôt sur les questions d'eau, d’énergie et de biodiversité. Nous travaillons par exemple sur l’agroforesterie avec notre partenaire Pure Project et notre programme de réutilisation de serviettes Plant For the Planet".
Les 21 projets financés par le programme ne consistent pas simplement à planter des arbres pour compenser les émissions de CO2. Au Maroc, Pure Project soutien l'association Femmes du Rif et finance la plantation d'oliviers. La fabrication d'huile d'olive, dans la région, est une des seules alternative à la culture du cannabis et permet d'assurer des revenus aux femmes.
"On est d'abord dans des enjeux sociaux et sociétaux"
"Je pense que c'est d’abord le facteur humain qui fera que l'hôtellerie sera durable. Dans une activité de service, on travaille avant tout avec des hommes et pour des clients. Un hôtel est implanté dans une région, sur un territoire et dans un pays avec une culture particulière. On est d'abord dans des enjeux sociaux et sociétaux", conclut Arnaud Herrmann.
