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A tire d’ailes

« C’est fait. En mettant la main sur KLM au prix fort, Air France est devenue la première compagnie aérienne au monde. Etonnamment, les analystes qui appelaient de leurs voeux depuis longtemps cette concentration du ciel européen mettent aujourd’hui en doute la pertinence du rapprochement. Car le nouveau groupe est un leader mondial, mais aussi un géant aux pieds d’argile tant le transport aérien demeure une activité incertaine, à la merc

C’est fait. En mettant la main sur KLM au prix fort, Air France est devenue la première compagnie aérienne au monde. Etonnamment, les analystes qui appelaient de leurs voeux depuis longtemps cette concentration du ciel européen mettent aujourd’hui en doute la pertinence du rapprochement. Car le nouveau groupe est un leader mondial, mais aussi un géant aux pieds d’argile tant le transport aérien demeure une activité incertaine, à la merci des terroristes et des microbes, et tant la situation financière de KLM est difficile. Qu’importe. Le patron d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, désormais aux commandes d’une flotte de 540 appareils, y croit dur comme fer. Cette victoire nationale, prompte à déclencher de glorieux cocoricos, cache une réalité moins flatteuse : la déconfiture de l’ouverture du ciel français à la concurrence. Ironie du sort, c’est au moment où Air France sabre le champagne qu’Air Littoral et Aéris boivent la tasse. Certes, la compagnie montpelliéraine affichait des pertes depuis de nombreuses années. Bien sûr, Charles-Henri Rossignol, le (trop) ambitieux patron d’Aéris, a engagé son entreprise dans une dangereuse fuite en avant. L’issue était redoutée pour l’une comme pour l’autre. Mais force est de constater que, depuis des années, les pouvoirs publics n’ont pas fait grand-chose pour favoriser l’émergence de jeunes transporteurs. En difficulté depuis le 11 septembre 2001, ces derniers ont dû faire face à une envolée des taxes aériennes, à la difficulté d’obtenir des créneaux horaires sur des aéroports artificiellement saturés. Le résultat est accablant. Il ne reste qu’une poignée de compagnies charters, et des micro-transporteurs, d’Air Atlantique à Airlinair (voir notre enquête p. 40) qui ne survivent que parce que la compagnie nationale le veut bien. Air France a doublement gagné son pari : après avoir évincé la concurrence de l’Hexagone, sous l’oeil bienveillant des ministres des Transports successifs, elle peut déployer ses ailes en Europe.

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