5 Kawah Ijen

Le fond de l’air est encore frais, avant que la chaleur du jour ne devienne accablante. Pour arriver au Kawah Ijen, on traverse un paysage endormi de rizières, vergers, girofliers, caféiers et fougères arborescentes. Au petit matin, le spectacle de la nature laisse une douce impression d’harmonie. Peu de paysans aux champs à cette heure. Le sentier grimpe en pente raide jusqu’à presque 3 000 mètres. Deux heures de marche dans la jungle sont nécessaires pour atteindre le sommet et le lac de soufre aux eaux turquoise, d’une beauté presque gênante. En contrebas, dans la caldera, des fumées blanches transpercent la montagne, se condensant à la sortie du sol pour former des plaques de soufre jaune qui rempliront les paniers en osier des forçats porteurs. Dans les entrailles, une cinquantaine d’hommes masqués alimentent la chaîne. Après l’ascension, il faut aller visiter la coopérative où ils terminent leur course effrénée. C’est en les approchant, en échangeant quelques mots et beaucoup de sourires avec eux, que l’on saisit encore un zeste de l’âme de Java.