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Comme La Havane, Trinidad est une merveille architecturale, en plus calme, avec de gros galets pour tapisser ses ruelles. Ocres, bleues, vertes : ses maisons basses s’emboîtent dans une farandole de couleurs impressionnistes. C’est du haut de son musée municipal, à 89 marches d’altitude, que le regard en prend la juste mesure. L’ancien couvent Saint François d’Assise dresse son clocher jaune. Les toits couverts de tuiles encadrent des cours intérieures où le linge sèche au vent. L’autre découverte de cette visite, c’est cette épicerie (bodega) aux étagères aux trois quarts vides. Le tableau noir affiche à la craie les rares produits en vente (riz, huile, compotes, sel et sucre), avec une carte de rationnement. C’est donc ici que les Cubains achètent à des prix dérisoires, avec leur monnaie de singe que sont les pesos cubanos, les aliments de base. À la sortie, une Cubaine m’échange trois pesos cubanos contre un savon. Son billet rouge porte l’effigie du Che, devenu avec la patine des années, un James Dean local. Le socialisme cubain est omniprésent. Mais le capitalisme se développe aussi, en pointillé. Et même au marqueur, à 3h de là, à Varadero ! La station balnéaire aligne une cinquantaine de complexes possédant jusqu’à 2 000 chambres. Des « ghettos touristiques » que la magnifique plage ourlée de sable et de mer turquoise font vite oublier. Après une semaine de circuit culturelle, on ne boude pas son plaisir.

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