1 Marais poitevin
Cathédrales de verdure et de pierres
En bordure méridionale de la Vendée, la nature est une cathédrale : 35 000 hectares de marais mouillé (inondables en hiver) dégoulinent de toutes les teintes de verts, sur un treillis de 600 kilomètres de canaux et rigoles navigables. En été, le vert sombre de l’eau est nappé de lentilles d’eau vert fluo, et les berges sont couvertes d’une voûte de frênes taillés en têtards. Un paradis 100 % champêtre baptisé la « Venise verte » et qui a été gagné sur la mer. Car au XIIe siècle, celle-ci allait jusqu’au port de… Niort. L’obstination de générations de Bénédictins à construire des digues et à creuser des canaux a fini par faire reculer les eaux. Le village de Maillezais témoigne de cette épopée avec sa « cathédrale des marais ». Sur un îlot rocheux, Guillaume II de Poitiers dit Guillaume Tête d’Étoupe (910-963) bâtit un château, et son fils Guillaume Fièrebrace, ou Guillaume Fier à Bras (935-995), une abbaye, nécropole des ducs d’Aquitaine et siège d’un évêché où Rabelais fut secrétaire. Il en reste un grenier à sel, le réfectoire, la cuisine et le dortoir des frères convers, une muraille couronnée d’une échauguette, et, surtout, les murs d’une immense cathédrale au milieu de NULLe part, aussi grande que celle de Poitiers.
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